L’écriture est loin d’être aussi évident que l’on se l’imagine. Il y a tout d’abord le vif besoin de poser ses doigts sur un clavier ou de les presser contre un stylo, l’appel de faire couler ces mots et idées qui inondent nos pensées.
Puis après quelques essais, c’est le noir complet. La soudaine émotion ressentie s’évapore peu à peu, comme dans un rêve. Nos muscles se raidissent et les mouvements se font lourds, compliqués. Puis on arrête, déçus.
Vous êtes-vous reconnu ?
J’ai eu de nombreuses fois à faire face à cette chute de l’excitation, et ce en à peine quelques minutes. Parfois, elle se tient pendant des heures et alors nous pensons avoir enfin dompté la muse. D’autres fois, les journées d’écriture se terminent très vite sans que le nombre de mots ait beaucoup augmenté. Après quoi, une certaine oisiveté nous saisit et nous abandonnons facilement ce que nous avions si joyeusement entrepris pendant plusieurs semaines, voire mois.
Mais alors, comment y faire face ? C’est ce que je vais tenter de répondre pour ce premier conseil d’écriture. Avant tout, je crois essentiel de rappeler que chaque auteur fonctionne différemment et doit acquérir ses propres méthodes. Je vous engage donc à les trouver, peut-être en vous inspirant de mes propres méthodes, ou non. Quoi qu’il en soit, j’espère que cet article saura vous donner même un petit indice !
Ce qui ne me stimule pas
Parce que j’aime également réfléchir à l’inverse de la question, j’ai compris que certaines choses me décourageaient plus que de me stimuler, voire ma culpabilisaient, ou étaient tout à fait inefficaces et ne m’apportaient qu’une excitation passagère. Cependant, peut-être pourront-elles vous encourager, vous ?
- J’aime définir les raisons pour lesquelles j’écris, mais elles ne me stimulent pas davantage. Parfois, elles me sont utiles pour me rappeler mon devoir d’écrivain et la nécessité de bloquer un temps d’écriture dans mon emploi du temps, mais elles ne me stimulent pas lors de l’écriture même.
- Vous apprendrez à travers ce blog que j’aime beaucoup les défis. D’un côté, ils peuvent me stimuler (comme nous le verrons plus tard). D’un autre, me culpabiliser. J’ai remarqué que beaucoup d’auteurs fonctionnent par nombre de mots atteints au quotidien. Personnellement, ma motivation chute complètement lorsque je vois les nombres faiblir et ne jamais atteindre le quota défini. J’ai également tenté de définir une quantité de mots à atteindre en un mois, toujours sans succès et avec beaucoup de découragement.
Se stimuler à l’écriture, c’est stimuler ses sens
Une chose que j’ai apprise dans l’écriture, c’est qu’il ne faut pas négliger ses sens. Si nous voulons faire de nos productions quelque chose de vivant, il est plus qu’impératif de les aiguiser. Pour cela, des milliers de possibilités sont à trouver ! Voici celles qui fonctionnent le plus pour moi :
- Une musique de fond. Pas trop fort, généralement sans paroles très claires et en lien avec le sujet du roman. Souvent, c’est la musique qui me donne les premières idées de roman, comme ce fut le cas pour L’oiseau en Cage (pour les curieux, je mets le lien de l’album en question). Je n’ai ensuite qu’à reprendre ces mélodies pour entamer et poursuivre l’écriture du roman. Dans ce cas, le mieux est de se faire une playlist ou de marquer dans son petit carnet, comme je le fais, chaque album/musique/instruments susceptibles de vous inspirer, vous plonger aisément dans l’atmosphère de votre roman. N’hésitez pas à diversifier les styles, et même approcher ceux dont vous n’avez pas l’habitude, tant que cela vous fait vibrer de l’intérieur.
- De quoi grignoter, stimuler ses papilles. C’est pourquoi je parle tant de thé dans ce blog (et je m’en excuse !) Cette boisson, en variant évidemment les goûts, me donne autant d’énergie que d’expérience sensorielle pour écrire mon roman (c’est aussi la raison pour laquelle, sûrement, le thé intervint dans beaucoup de mes chapitres…) À cela peut s’accompagner un carré de chocolat à suçoter, ou bien des cookies à grignoter par petits bouts (et faire durer le plaisir d’écriture !) Ce qui vous fera plaisir dans la bouche rendra l’écriture beaucoup plus plaisante également.
- Changer d’air. Je n’ai pas encore eu la possibilité de vraiment expérimenter ce changement d’air, mais je ressens souvent le besoin vital de sortir de mon chez-moi. Pour cela, il y a les cafés et les parcs ou des lieux plus silencieux comme les bibliothèques ou un jardin en pleine campagne (bonheur absolu !) Voir l’autre et découvrir le monde est un puissant pouvoir d’inspiration et de stimulation à ne pas négliger. Je conçois cependant que certains écrivains ont besoin d’un grand calme, de confort dans leur petit chez-soi. À vous de découvrir ce dont vous avez besoin.
- Un autre moyen qui ne fonctionne pour moi que sur les courts récits, les nouvelles, est l‘image. Des photos prises ou des images trouvées sur internet, voilà ce qui peut faire le trésor d’un auteur ayant une forte capacité visuelle. J’ai connu beaucoup d’écrivains, à vrai dire, qui fonctionnaient ainsi.
Se stimuler, un goût pour le défi
Ah, les défis ! La vie elle-même en est semée. C’est ce qui la rend si amusante.
Les défis peuvent être très divers, en fonction du fonctionnement de chacun. Récemment, ceux qui me suivent sauront que j’ai participé au défi sablier de Samantha Bailly, défi relevé avec succès ! Ce défi m’a d’ailleurs permis de voir les choses sous un nouveau regard : non pas écrire sur un nombre de mots donné, mais sur un temps donné ! Qu’importe la productivité du jour, le principal est de tenir le temps d’écriture imposé.
En cela, j’ai trouvé le sablier très efficace. M’ayant procuré un d’environ 20 min, il me permet une longueur de session d’écriture qui me convient tout à fait. Au cours de la journée, je n’ai qu’à le retourner plusieurs fois. Tant que le dernier grain n’est pas tombé, hors de question de s’arrêter ! Même si l’inspiration manque, il faut continuer à gratter et chercher. Puis l’élan reprend.
En fin de journée, cela permet de me féliciter et me dire « tu as tenu jusqu’au dernier grain » ou « Tu l’as retourné six fois aujourd’hui ! » Le plus impressionnant est de regarder le nombre de mots produit. Puisque je ne m’en inquiète plus, ils défilent beaucoup plus rapidement ! Si auparavant, pour produire 500 mots il me fallait parfois plus d’une demi-heure, une demi-heure me permet maintenant d’écrire environ 750 mots.
Le fait de continuer à retourner le sablier entre chaque pause le stimule bien plus que toute autre méthode.
Cet été, si mon emploi du temps me le permet, je me permettrai de faire des semaines d’écriture avec deux heures minimum d’écriture imposées. Cela bien sûr, étendu sur toute la journée.
Se stimuler sur la durée
Le principe de cet article était de voir les moyens de se stimuler durant une session d’écriture. Toutefois, il serait intéressant de pousser la stimulation sur une plus longue période, par exemple pour écrire un roman.
- Il a bien sûr la régularité. Mais nous avons tous des besoins différents en question de régularité. Pour que je reste concentrée suffisamment lors de l’écriture, j’ai besoin de toucher à mon manuscrit au quotidien (sans me culpabiliser pour autant si une occasion spéciale un jour m’en empêche). Je ne me fixe toujours pas de nombre de mots à écrire, mais je tente de trouver le temps d’écrire un minimum de 20 min et varie les activités : faire une session d’écriture, ou revoir les chapitres présents ou compléter mon carnet de notes et le plan que je suis. Le but est de rester en connexion avec son projet au quotidien, même si ce n’est pas pour l’action « d’écrire » véritablement.
- Partager ses écrits avec des lecteurs encourageants. Les plateformes d’écriture ont été un énorme succès pour moi et ce sont des lecteurs encourageants qui m’ont permis de clore mon premier roman, il y a maintenant trois ans. Ne négligez pas cet outil incroyable, un bon point de la technologie actuelle. Toutefois, veillez à ce que les échanges ou vos lectures sur ces plateformes n’entravent pas à votre emploi du temps d’écriture.
- Sortir, faire du sport, expérimenter. Je pense que tout cela est absolument nécessaire pour vous nourrir et pour nourrir vos projets. Rester chez soi à longueur de journée est le meilleur moyen de perdre toute stimulation.
- Encore une fois, le défi à longue durée. Il s’agit par exemple de se donner une date butoir pour terminer son projet, un mois d’écriture intensive, etc.
A nouveau, cet article montre l’importance d’apprendre à se connaître en tant qu’écrivain, à s’interroger sur nos besoins et capacités. Je vous souhaite de trouver les bonnes méthodes pour vous stimuler.
Hello, il n’y a que la projection qui me stimule. La vision du travail accompli, la fin du premier jet, etc… M’imaginer tenir mon bouquin entre mes mains me motive. Récemment j’ai commencé à poster les chapitres réécrits de mon roman et la contrainte d’une deadline de publication m’évite de procrastiné.
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Je trouve que ton article est très intéressant et d’une grande aide, merci de l’avoir écrit. 😉
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