Il faut sauver Terre !

• DÉFI SABLIER #1 • (5)

Ils étaient nombreux. Trop nombreux. Leur bataillon se comptait par milliers, peut-être plus ! Leurs formes sombres effaçaient peu à peu les étoiles – ou étaient-ce elles qui fuyaient le sinistre décor…

Les jumelles tressaillirent dans son poing tandis qu’une profonde terreur s’emparait du lieutenant. Il avait bien discerné l’étrange dessin qui ornait la coque des vaisseaux : un semblant d’arbre mort aux racines empoisonnées. Le blason de l’ennemi.

Il fallait sonner l’alerte !

« Nous sommes attaqués ! » accourut au même moment le soldat Alain. « Il faut agir, armer le bouclier !

– Tu crois que je n’y avais pas pensé ? Mais puisque tu es là, va toi-même remplir cette tâche.

– Oui, chef ! s’égosilla Alain en signant un salut militaire. Et la princesse, faut-il la prévenir ?

– Me prévenir de quoi, je vous prie ?»

Les deux garçons se retournèrent dans un sursaut tandis que la gracieuse Aloïse avançait dans la salle de commandes du vaisseau. Une suite domestique vêtue à son image l’escortait. Péniblement, le lieutenant effectua une courbe et annonça, tête toujours baissée : « L’ennemi… Il est dehors et compte bien plus de vaisseaux que ceux de la Terre réunis. Nous ne savons comment les vaincre. »

Tout en parlant, Léon étudiait prudemment la situation. Il leur fallait trouver une solution, atermoyer de quelque façon… Et s’ils lançaient un appel général aux autres compagnies de la milice spatiale ? Il leur faudrait alors échafauder un plan, monter une stratégie… Inutile. Car du temps, ils n’en avaient point.

Toujours d’une gravité auguste, la princesse trottina jusqu’à eux pour s’emparer sans ménage des jumelles. « Faites donc voir. » Léon pointa dans l’univers qui s’étendait sous leurs yeux une direction qu’elle suivit. A la vue des innombrables machines de guerre, sa lèvre trembla et elle retint avec peine un sanglot.

« Mais…mais ce n’est pas nous qu’ils visent ! C’est Terre ! Regardez par vous-même. »

Devançant son chef, Alain observa à son tour à travers les verres. Les missiles n’étaient effectivement pas tournés vers eux – pour tout dire, l’ennemi ne semblait même pas les avoir remarqués ! En revanche, ils pointaient tous une même direction : une belle planète toute de bleu et de vert. Une planète où la vie foisonnait et où les esprits marchaient tranquilles.

Jusqu’à cette heure terrible.

Car dans les minutes à venir, une dizaine de milliards de vies allait être balayée, comme de simples fétus de paille. C’était la fin du monde.

« Ah ! mes enfants… pleurnicha Aloïse. Tout mon peuple resté sur Terre et qui ne sait rien ! Je me sens défaillir…

– Rattrapez la princesse ! » hurla un lieutenant Léon affolé, bien qu’il recueillît lui-même le corps inerte de la douce. Après quoi, il pianota quelques instants sur le tableau de bord avant qu’un son strident n’éclate des enceintes et qu’une lumière rouge baigne tout le vaisseau. On entendit le tambourinement des pas dans les allées tandis qu’un rassemblement se formait contre les vitres pour contempler le triste spectacle, puis l’esclandre brutal stimulé par la surprise. La peur s’éparpilla comme une traînée de poudre.

Soldat Alain, toujours immobile malgré les ordres criés de toutes parts, émit un rictus désolé. « Huit ans, c’est trop tôt pour mourir. »

Une fois débarrassé de la princesse, Léon revint à la charge et secoua son camarade.

« Jusqu’à quand avons-nous pour essayer de contrer l’attaque ?

– Je… c’est que je crois que ça commence, Chef. »

En effet… une vive lumière englobait peu à peu l’obscurité de l’univers tandis que de puissants rayons lasers convergeaient déjà vers leur cible.

Dans un mouvement de panique général, le vaisseau bondit droit sur l’ennemi. Mais tous connaissaient l’inévitable : malgré tous leurs efforts, sauver la Terre leur demeurerait à jamais impossible.

Ne restait plus que le choix de mourir en héros.

Malheureusement, ce fut là la fin de l’aventure. Car…

« Les enfants ! Le goûter va refroidir ! »

Dans un mouvement de rage subite, Léon détruisit le carton qui les abritait des attaques ennemies.

« Maman ! Faut toujours que tu casses tout !

– Mais c’est toi qui casses notre beau vaisseau là ! gémit Alain.

– Franchement les gars, vous êtes pénibles à toujours vous plaindre, conclut Aloïse en claquant la porte derrière elle. Je quitte le jeu ! »

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Cette nouvelle a été écrite dans le cadre du défi de l’année que je propose à tout curieux et joueur sur mon compte Instagram, le but étant d’écrire chaque mois sur un sujet donné, et permettre ainsi de ne pas lâcher l’écriture !

Le thème de ce mois d’août était « Fin du Monde ». Je voulais trouver quelque chose d’assez original et qui surprenne le lecteur, aussi je ne me suis cette fois pas lancée dans une aventure futuriste, mais bien dans un jeu monté par trois enfants.

Quel est donc votre verdict ? Ai-je, selon vous, réussi ce défi ?

N’hésitez pas à participer et partager vos écrit !

La Plume Messagère

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