Aujourd’hui, ce jeudi 9 avril 2020, j’ai décidé ce que je ne me serais jamais permis sans la situation de confinement que nous vivons depuis quatre semaines. J’ai décidé de m’accorder des journées d’écriture, pour me permettre de me replonger plus profondément encore dans mes écrits, notamment L’Oiseau en Cage, un projet qui me titille pas mal ces temps-ci.
Puis je me suis dit, pourquoi ne pas vous partager ce premier essai ? Alors voilà, cher lecteur. Aujourd’hui, je t’invite à plonger dans mes plus fous délires d’écriture.
Premièrement, il faut savoir que pour moi, l’écriture ne s’arrête pas à « l’action d’écriture », mais bien à toutes les activités diverses et variées d’un écrivain. C’est ce que j’appelle – non, ne riez pas – le défi-LER. Car lecture, écriture et réécriture sont pour moi toutes aussi importantes.
Lecture ? Il s’agit là de se documenter, de s’inspirer, de s’armer des œuvres et citations de nos plus grands modèles. La lecture, que l’on soit grand ou petit lecteur, fait partie incontestablement de la vie de l’écrivain.
Écriture, cela nous connaissons tous. L’exercice qui, je pense, est à la fois le plus libérateur et coriace ! Comme vous le verrez, là où se livre mon vrai combat, c’est dans l’acception de l’imperfection d’un premier jet. Dur, dur…
Enfin, réécriture. Travailler, peaufiner, perfectionner, ce qui a déjà été mis sur feuille – ou ordinateur.
Beaucoup d’écrivains distinguent chacune de ces activités, mais pour ma part, elles composent généralement mes journées d’écriture. J’aime varier pour ne pas me retrouver bloquée sur une même activité des jours durant, voire des semaines…
C’est donc après un réveil paisible et un petit-déjeuner tranquille que, armée d’une tasse de thé encore fumante, je me suis installée à mon bureau aux alentours de 9h45 avec la ferme envie de réussir cette journée d’écriture. Oh douce utopie ! C’était sans compter toutes les épreuves auxquelles un écrivain se confronte bien souvent.
Tout d’abord, que faire ? Poursuivre l’écriture de mon roman en entamant la troisième et dernière partie ou, au contraire, s’encourager en s’assurant d’un travail plus propre sur la deuxième partie ? Je me suis lancée un peu au pif, sur le coup… C’était parti pour la troisième partie.
Hélas : froncements de sourcils après un quart d’heure. Je n’y arrive pas, il y a comme quelque chose qui me bloque. C’est que je ne suis même pas fière de ces quelques lignes. Décidément, cela commence très mal !
Bon, ce n’est pas sur ce premier échec que l’on s’arrêtera, n’est-ce pas ? C’est pourquoi j’ai aussi filé vers la deuxième partie pour la doucher d’une grosse correction. Une heure et demie plus tard, j’étais parvenue à retaper mes deux premiers chapitres (environ 6 000 mots). Seul souci : une lassitude grandissante et un troisième chapitre plus résistant. Ce fut la sonnette d’alarme pour réclamer une pause.
Le blocage ne s’étant toujours pas amoindri en début d’après-midi, j’ai envahi la terrasse de mon jardin pour profiter du soleil et tenter d’écrire à la bonne vieille méthode – feuilles et stylos. Cette méthode avait souvent été un bon moyen de retrouver de l’ordre dans mes idées et redémarrer le moteur de l’écriture. Cela m’a été plus ou moins utile, mais je n’ai pu aller au-delà d’une cinq-centaine de mots.
Ce blocage, à vrai dire, je connaissais son origine : il se nourrissait de mes craintes de l’échec et d’une insatisfaction due à un perfectionnisme autoritaire. C’est donc assez ironiquement si je me suis emparée de ma lecture Le journal d’un écrivain en pyjama pour le poursuivre et que je suis tombée sur cette citation :
« Il s’agit d’une overdose de classiques. Ces monstres qu’on a trop lus et critiqués sévèrement se vengent aujourd’hui. »
Malheureusement, il est vrai que je lis beaucoup de livres classiques, qui deviennent mes propres concurrents – plutôt costauds, serions-nous d’accord de dire. Dany Laferrière avance toutefois une autre vérité dont il fait m’imprégner :
« Quel est le problème ? C’est que les écrivains classiques, on ne les a jamais vus au travail. »
Parfois, l’inspiration est à chercher ailleurs et, plus étonnamment, dans les activités les moins attendues. Vous ne devinerez donc pas ce que je me suis permis de faire, non seulement pour prêter main-d’oeuvre à mes parents : j’ai passé la tondeuse. Si mon imagination n’a pu beaucoup travailler, cela m’a permis de libérer les tensions de mon corps qui, malgré les exercices physiques quotidiens, est un peu embêté par le confinement.
L’écriture a été beaucoup plus fluide en fin d’après-midi. J’ai, bien sûr, toujours autant cherché la qualité – dont je ne peux me défaire – mais celle-ci semblait moins fâchée avec moi et se laissait faire. Ou était-ce moi qui, avec la fatigue, devenais plus indulgente… Quoi qu’il en soit, je suis assez fière de ce début de chapitre, ce qui m’encourage à le poursuivre.
Bilan
- Deux chapitres relus et peaufinés en ce qui concerne la partie II
- Démarrage de la troisième partie avec 2 113 mots au compteur
Je ne pense pas pouvoir accomplir des journées d’écriture tous les jours, car il faut également prendre le temps de reposer ses yeux (après tout le temps passé devant un écran) et de se ressourcer (permettre à l’imagination de se nourrir et rester actif), mais cela m’a permis de me rendre un peu plus compte de mon rythme et des différents défis à tenir si l’on souhaite faire de l’écriture un métier – ce qui est mon cas.
J’espère que cet article vous aura plu et que même mes plus grosses galères vous auront tiré un sourire. Quoi qu’il en soit, merci de me suivre toujours avec entrain ! C’est tellement important de voir qu’un travail ne se fait ni seul ni dans un but vain.
Bon dimanche à tous et profitez bien de vos chocolats – sans en exagérer non plus !
La Plume Messagère
Une réflexion sur “Journée d’écriture #1”