Le méchant est un personnage qui revient dans la plupart des histoires – à vrai dire, je ne pense pas avoir lu un livre sans qu’aucun ne paraisse. Pourtant, c’est avec beaucoup de peine que je remarque que beaucoup d’écrivains ne saisissent toujours pas sa véritable place dans le récit. Ce « méchant » manque alors beaucoup de volume, de crédibilité, car trop ignoré par son créateur.
Pour tenter de réparer ça, je vous ai cuisiné un petit article sur le sujet… Votre avis sur le méchant d’une histoire ne sera peut-être pas le même que le mien et je vous engage alors de le partager directement en commentaire pour permettre l’échange. En tout cas, voici mon opinion.
Le méchant, vraiment ?
Nous sommes d’accord. Ce mot rappelle quelque chose de mauvais et terrible. Si je prends le dictionnaire, en voilà la définition : « porté à faire du mal ». Maintenant, si on prend deux personnes en conflit, qui est le méchant, qui est le bon ? Tous deux sont aussi aptes à causer du tort et se battent pour leur propre opinion.
En littérature, j’aimerais que l’on se rappelle cela. Le « méchant » d’une histoire est celui qui va s’opposer au héros. Du point de vue de ce dernier, c’est un méchant. Mais cela ne signifie pas qu’il ne connaît que cruauté et violence, bien au contraire ! C’est une personne, comme nous tous, qui ressent et vit ses émotions. Faites donc attention à les décrire au lecteur pour le rendre plus crédible.
Méchant, pourquoi ?
Comme je l’ai dit plus haut, il va s’opposer à la quête du protagoniste et donc chercher à l’arrêter. Mais pour rendre cela plus convaincant, il lui faut trouver des raisons. Eh, oui ! à moins qu’il soit irrémédiablement bête et sans cerveau, il y a bien quelques pensées qui doivent le motiver.
Cela peut-être une quête vers la richesse, ayant été pauvre toute sa jeunesse et donc un accès limité aux réponses à ses besoins.
Cela peut-être une quête de la puissance, car le méchant ne voit que sa faiblesse et pense que le meilleur moyen de s’en sortir est de surpasser les autres.
Cela peut-être une quête d’amour qui le mène à concourir au titre de prétendant avec le protagoniste même.
Cela peut-être pour protéger ses proches, car il sait que la quête du héros peut leur être néfaste.
Vous l’avez compris. À cette liste de quêtes et si on réfléchit bien, les motivations rejoignent celles du protagoniste. Car ils sont tous deux humains, ils éprouvent tous deux des besoins.
Mais alors, comment construire son identité ?
Là-dessus, je pense que le méchant est un personnage aussi important que le protagoniste et nécessite donc une réflexion tout aussi approfondie. Dans ce cas-là, dressez la même fiche que celle que vous utilisez pour votre héros, ses qualités et ses défauts, son passé, ses motivations, sa quête, ses alliés et ses ennemis. Il reste un personnage de votre histoire, à vous de décider de le rendre attachant ou non.
C’est donc qu’il est aussi important que le protagoniste ?
Dans l’histoire, oui. Mais, attention ! il ne sera pas forcément montré de la même manière. Cela dépend de la manière dont vous narrez l’histoire. Je vais vous donner des exemples :
- Le récit au point de vue du protagoniste : le lecteur ne saura quasiment rien du méchant et ne le découvrira qu’au travers des yeux du héros et aux connaissances de celui-ci.
- Le récit au point de vue d’un narrateur externe : le lecteur en sait déjà plus sur l’ennemi que le protagoniste ! En effet, on peut voir ses machinations, les pièges qu’il prépare pour son adversaire. Cependant, on ne sait presque rien de lui, sauf s’il se dévoile à travers des discussions.
- Le récit au point de vue d’un narrateur omniscient : le lecteur peut tout savoir, que ce soit sur l’identité du protagoniste ou du méchant. C’est un moyen de rendre ce dernier aussi attachant que le héros, car le lecteur peut suivre ses pas et sa propre histoire.
En bref, vous avez entièrement le droit de parler du méchant ! Si vous voulez lui donner une bonne part de mystère, ne dévoilez ses motivations et son histoire qu’à la fin. Si, au contraire, vous voulez le rendre attachant, prenez le temps de l’introduire au lecteur.
Un méchant, est-ce obligatoire dans une histoire ?
Absolument pas ! Si d’ailleurs vous avez du mal à rendre votre méchant convaincant et original, je vous conseille tout simplement de ne pas en mettre. Tant que votre protagoniste suit une quête semée d’obstacles, cette histoire garde de son sens.
Le « méchant » peut également prendre des formes inattendues, je pense à un mal si l’obstacle en question est une maladie ou une blessure, la nature s’il y a par exemple une tempête, le protagoniste lui-même s’il a un vilain défaut qui le ralentit. Pensez à ce qu’il y a de mieux pour votre histoire, mais n’oubliez pas non plus de vous mettre à l’aise avec vos idées.
C’est la fin de cet article. J’espère qu’il vous aura plu et aura su répondre à certaines de vos questions. Si vous êtes embêtés par un aspect de votre histoire ou avez besoin de conseils, n’hésitez pas à venir me contacter ! C’est avec plaisir que je vous écrirai un article. À la prochaine !
Article très intéressant. C’est vrai que nous ne prenons pas assez soin de nos « méchants ». Une des idées que nous pouvons avoir c’est aussi de prendre un personnage « bon » et suivre la manière dont il devient « méchant ». C’est aussi une manière de le rendre attachant étant donné qu’on le connait depuis le début et qu’on peut s’identifier à lui puisque nous aussi il nous arrive de faire de mauvaises choses pour de bonnes raisons.
Qu’en penses-tu ? 🙂
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