
Cet article pourrait se confondre avec celui d’un blog de santé ou de bien-être. Alors pourquoi l’écrire, puis même le publier sur ce blog ? Car, comme tous, l’être humain qu’est l’écrivain a besoin d’une attention particulière, à commencer par sa propre attention.
Loin de moi est d’établir une liste de reproches ou de conseils à suivre à la lettre – vous devriez commencer à comprendre que je suis persuadée que tout est à voir au « cas par cas », un écrivain n’étant pas le même qu’un autre.
Les écouter me parait pourtant essentiel pour approfondir sa propre réflexion et permettre à son activité une meilleure efficacité. Plus largement, l’écrivain a le droit de se construire une vie plus confortable et positive, quelques soient les efforts qu’il doive y placer.
Vous êtes écrivain
Déjà, bravo. Car la voie d’un écrivain, aussi romantique puisse-t-elle paraître, n’a absolument rien de facile. En effet, si vous cherchez par ce moyen le succès et le confort, vous toquez à la mauvaise porte.
La vie d’un écrivain s’équivaut à celle d’un aventurier ou, mieux, celle d’un parfait stratège. Il lui faut prendre des risques, souvent financiers, et ne pas craindre l’échec. Chaque contrat signé en Maison d’Edition est un plan bien réfléchi qui doit porter ses fruits. Rien d’étonnant donc si la plupart préfèrent s’assurer une autre profession, au sacrifice de ne pouvoir écrire autant que désiré !
En somme, la vie d’un écrivain a de quoi relever du cauchemar et de l’oppressant. Que faire lorsque le mental n’y est déjà pas ? Oui, on oublie souvent que l’artiste est de nature bien mélancolique malgré lui…
Vous vous reconnaissez peut-être dans ce portrait – ce qui est tout à fait normal. Vous devez aussi comprendre l’importance de prendre soin de soi dans un cadre si difficile. Voici quelques pistes que vous pouvez suivre :
- Penser au repos
- Surveiller son alimentation
- Travailler son corps
- Expérimenter
Le repos. Parfois, des écrivains profitent de leurs nuits pour terminer la correction d’un manuscrit qu’un éditeur réclame en vitesse. D’autres essayent d’ajouter à leur quotidien déjà bien chargé des heures pour écrire. Enfin, il y a ces périodes où l’écrivain ne pense plus aux vacances tant les projets s’enchaînent et les demandes augmentent.
Pourtant, si nous sommes faits avec cette faculté à sommeiller pour quelques heures, c’est pour une bonne raison. C’est que cela est bon. Prenez plaisir à dormir plutôt que de fuir ! Faites des pauses, des journées où vous n’écrivez pas. Votre corps le réclame et vous ne pouvez le combattre.
L’alimentation, pour tous, joue également un puissant rôle dans l’humeur. Si nous mangeons trop, notre attention baisse et le sommeil nous nargue. Au contraire, si le ventre est trop vide, nous risquons l’attaque de vertiges. Comment demeurer efficace dans de telles situations ? Si vous souhaitez réellement avancer dans vos projets, ne manquez aucun repas et préférez cuisiner – cette pause dans la journée peut s’avérer très libérateur lorsque le cerveau est surmené !
Pour ma part, depuis que je fais attention à ne pas consommer trop de viande (pas plus d’une viande par jour, au mieux tous les deux jours), à préparer mes plats plutôt que de prendre des produits industriels, à ne réserver les bonnes choses qu’aux occasions spéciales pour privilégier fruits et légumes, je remarque une santé plus en aplomb qui m’évite également mes habituelles fatigues. Pensez-y.
Avec l’alimentation vient l’exercice physique. L’activité de l’écrivain se résume trop souvent à un bureau et son siège. Après quoi, c’est le corps qui en mord ! Douleurs musculaires, mal de dos, que du plaisir à l’écrivain qui devient alors très irritable…
Ce que je fais : je cherche à pratiquer un peu de sport tous les jours – ou bien, à sortir pour une promenade. Je peux vous assurer que vingt à trente minutes par jour font déjà toute la différence ! Les épaules moins voûtées, un corps moins verrouillé… Une bonne position acquise pour travailler et taper à son ordinateur. Sans compter que le sport apporte à l’esprit toute la motivation et l’éveil qu’un artiste a besoin. J’aimerais dire que l’écrivain ne peut se passer de sport – au grand damne de beaucoup, moi d’abord.
Pensez également à vous levez régulièrement de votre siège, environ toutes les heures si vous le pouvez, pour faire le tour de votre maison – ou de votre pièce – et vous étirer. Cela aidera vos muscles à ne pas rester crispés trop longtemps. En ce qui concerne les balades, quoi de mieux pour s’inspirer au milieu de son travail ? N’hésitez plus et sortez.
Sortez. L’écrivain n’en a que plus besoin. Pas seulement pour prendre soin de son corps, mais surtout pour expérimenter. Voir. Découvrir. Rencontrer.
Rencontrer, surtout. Car, quoi qu’on en dise, l’écrivain ne peut être seul. S’il s’agit effectivement d’un travail bien sédentaire, il n’en nécessite pas moins de la compagnie de ses paires et de l’encouragement de ses proches. Comme l’écrivain ne peut être sans lecteur, il ne peut être tout simplement sans l’autre.
Ce qui nous amène à mon second point.
Un de vos proches est écrivain
Vous l’aurez sûrement remarqué, plus particulièrement si cet écrivain est sous votre même toit : l’écrivain est une créature… spéciale.
Non seulement elle peut se terrer dans son espace secret pour travailler, mais elle est également très demandeuse en relations sociales ! Car, sans l’autre, l’écrivain sait qu’il n’est rien. Sans l’autre, il n’a pas de lecteur ni d’histoire à conter.
Tout autant que sa relation avec l’écriture, sa relation avec le monde est primordiale. Alors comment faire pour l’aider ?
- Soyez intéressés
- Respectez son temps de travail
- Veillez à sa bonne prise en main, comme vu plus tôt
- Soutenez-le
L’univers d’un écrivain est vaste, beaucoup trop pour le faire taire. L’écrivain aura besoin de le partager à ses lecteurs. Pourtant, cela il ne peut se le permettre tout de suite. Car il faut construire son roman, et cela prend du temps !
Quoi de mieux que ses proches pour s’intéresser à ses écrits encore en gestation ? Quoi de mieux qu’un conjoint qui partage les folies d’un écrivain et lui apporte un premier avis ?
Oui, en soi l’écriture est un travail d’équipe. Mais attention ! L’écrivain n’aimera pas pour autant être envahi, voir ses idées malmenées ou imposées. L’univers lui appartient et il pourrait très bien l’éloigner d’un proche si ce dernier le place en péril. Respectez le travail d’un écrivain, écoutez avant de parler.
L’écrivain peut aussi être très têtu – une pique qui me revient entièrement. Il faut alors garder un œil sûr sur cet être tant aimé.
Car si l’écrivain ne se décide pas à prendre soin de lui-même, malheur quant à son travail ! Ses efforts seront vains et ses relations pourraient bien en souffrir. Forcez-le à sortir de sa tanière. Montrez-lui du monde, et ce toujours avec douceur. L’écrivain est une bête à dompter par l’amour.
Enfin, soutenez-le. Je pense surtout au cas d’un couple ; si vous avez tenu à placer votre vie au côté d’un écrivain, assumez cette responsabilité. Ne lui demandez pas plus qu’il ne pourrait donner – ici, surtout en matière financière. Si vous cherchez le confort, vous ne le trouverez pas chez l’écrivain. Au contraire, celui-ci dépendra sûrement beaucoup de vos propres efforts pour garder un toit au-dessus de vos têtes.
De même, l’écrivain sera sûrement confronté à de bien tristes réalités – le rejet d’un public sur son opinion, les éditions qui ne voient en son oeuvre d’art qu’un simple objet de commerce, les critiques visant à l’abaisser… J’en passe.
N’oubliez pas : l’écrivain a besoin de vous. Que vous soyez bon lecteur ou non. Que vous compreniez ou non l’écriture. C’est de votre passion à le soutenir que l’écrivain tirera sa propre passion.
Travail d’équipe. Y êtes-vous prêt ?
Il y a tant à dire et partager sur le sujet. Mais il est temps de laisser place à votre propre voix. Que pensez-vous de ces quelques remarques ? Comment vivez-vous auprès d’écrivains ? Répondez vite en commentaire !

5 réflexions sur “Prendre soin d’un Écrivain”