5 leçons d’écriture par L.M Montgomery

Après un compte rendu de son style en cinq points, je trouvais intéressant d’étudier plus en profondeur le travail de L.M Montgomery au travers de la lecture de son autobiographie, The Alpine Path : The Story of my Career. On y découvre l’enfance qui a su influencer sa passion évidente pour l’écriture, puis les personnages et décors mêmes de ses romans, tout comme le chemin parcouru d’obstacles et d’échecs qui a été le sien.

Car j’ai considéré certaines de ses réflexions au sujet de l’écriture bonnes à partager, voici un nouvel article de conseils d’écriture ! Profitons de ce que nos ancêtres nous abandonne avec joie.

Avant de commencer, je tiens à préciser qu’il n’existe aucune traduction du livre en question – c’est très humblement que je me permets de vous interpréter au mieux le fond de ses précieuses phrases, que le littéral ne traduit jamais fidèlement.

#1 – « J’ai toujours gardé un carnet dans lequel je jetais les idées d’intrigues, d’incidents, de personnages et des descriptions qui me venaient. »

L’apprendre m’a plutôt fait sourire ! J’use en effet de la même stratégie, comme mon imaginaire est assez peu domptable, apparaît aux jours les moins recherchés et disparaît lorsque le besoin se fait le plus ressentir.

Drôlement, L.M Montgomery détestait rédiger ses débuts d’histoire – tout simplement parce qu’elle ne savait quoi écrire ! Il lui fallait une idée suffisamment intéressante pour déclencher tout le processus d’écriture – d’où son intérêt à tenir des carnets d’idées de ce qu’elle aurait vu ou attendu. Sans cela, il serait probable que Anne Of Green Gables n’aurait jamais vu le jour…

Si donc tout comme vous éprouvez quelques difficultés à trouver les bonnes idées tout le long de la rédaction de votre roman, n’hésitez pas à emporter dans votre quotidien un carnet – ou n’importe quel support – pour rendre compte des pensées intéressantes qui ont pu vous surprendre aux moments les moins opportuns.

#2 – S’inspirer de choses réelles – expériences et récits entendus

Je n’ai pu trouver de citation qui se rapprochait suffisamment à cette idée, car c’est plutôt indirectement que l’autrice osait l’exprimer. Pourtant, parmi tous ses exemples cités, une chose ne peut être plus claire : L.M Montgomery appréciait rendre compte de réalités.

Qu’ils s’agissaient de ses propres expériences, de récits entendus et transmis par les aînés, de faits divers évoqués dans la presse, cette autrice ne ratait pas une occasion pour rapporter toute cette authenticité dans ses livres. Les décors de ses romans sont notamment tirés de sa jeunesse, passée sur Prince Edward Island – les noms que donne régulièrement Anne aux choses et aux lieux étaient une vieille habitude de sa créatrice elle-même !

Il est difficile d’écrire sur des sujets que l’on ne connaît vraiment soi-même, mais plus difficile encore de résister à la tentation. Notamment lorsque le monde décrit est imaginaire… comment décrire avec exactitude le dur ressenti durant un combat ou une épopée impossible en nos temps ?

L.M Montgomery pointe ici un devoir de l’écrivain qu’elle croyait assez évident pour ne pas avoir le définir : celui de l’effort de la recherche, et plus encore celle de la vérité.

#3 – « L’écrivain doit créer ses personnages ou ils n’incarneront jamais correctement la vie »

Si l’écrivain doit s’inspirer de faits réels et de ses propres expériences pour donner une crédibilité suffisante à son récit, ce n’est pas pour autant qu’il faut oublier tout l’essentiel de la fiction. L’auteur n’est autre qu’un créateur et ses personnages des créations.

Certains traits de personnages peuvent rappeler un visage, tant à l’auteur qu’au lecteur. Il ne doivent pourtant définir une identité déjà existante ou la reproduire.

L’écriture est un art et prend son essor de la création elle-même – ne négligez surtout pas ce point ! En somme et comme tout, il est du travail de l’écrivain de savoir trouver le bon équilibre.

#4 – « Le livre peut ou non remporter son succès. Je l’ai écrit par amour, pas pour l’argent »

Qu’est-ce que l’écriture, pour vous ? Est-elle le témoignage d’une faim insatiable de reconnaissance, de succès ou de richesse ? Si telle est la liste que vous recherchez, l’écriture n’est définitivement pas fait pour vous.

Il n’existe pas d’écrivain millionnaire. Certains, certes, se trouvent plus chanceux que d’autres et parviennent à connaître une certaine notoriété. Mais qu’est-ce que toute cette gloire, aussi fragile et éphémère qu’elle peut être ? Aujourd’hui, particulièrement en France, l’écriture n’est pas reconnue comme profession et les auteurs peinent à en faire leur activité principale. Si vous n’avez pas le soutien – tant financier que moral – de vos proches, vous êtes sûrs de ne pouvoir toucher à la chance de vivre de votre plume !

L.M Montgomery a reçu un succès qu’elle était loin de pouvoir imaginer – elle ne le recherchait après tout pas ! Pour autant, après sa mort, ses œuvres ont commencé à se perdre dans l’oubli, pour ne reparaître aujourd’hui que par la grâce d’éditeurs prêts à redonner une chance à ces vieilles pépites. Tout l’important pour cette autrice était de simplement pouvoir contenter tant son besoin urgent de l’écriture, que le besoin de lecture de ses contemporains. Plus belle gloire peut-elle exister ?

#5 – « Vous voyez, j’avais appris la première, dernière – et finalement constante – leçon : ne jamais abandonner ! »

Je pense que c’est le conseil que L.M Montgomery tenait le plus à partager à ses lecteurs – il n’y avait qu’à voir l’insistance de cette fameuse leçon apprise.

Echecs, lettres de refus, retards, aucun auteur n’en est vraiment épargné. Il n’y a qu’à voir le parcours très progressif de cette autrice – rien n’aurait servi si elle avait demandé la publication soudaine d’un trop gros projet ! Cela a commencé par l’apparition de quelques vers dans un journal, puis son travail de journaliste qui lui permettait un petit rôle dans ce vaste monde qu’est l’édition. Après quoi, ses histoires courtes ont pu grandement être appréciés en fin de journal, puis seulement ses romans ont-ils pu être acceptés par de plus grands éditeurs – après pas moins d’une bonne demie dizaine de refus ! La plupart des éditeurs ne trouvaient pas forcément la plume mauvaise, ils ne faisaient simplement pas confiance aux sujets qui lui tenaient tant à cœur.

Son premier roman, Anne of Green Gables, a pourtant connu le succès immédiat à sa sortie. Quelques fans, même, osèrent écrire à son auteur ! Quelle bouffée d’air pour L.M Montgomery, en effet, que de voir son travail enfin servi après toutes ces années d’effort. Car si elle a saisi la plume depuis sa plus tendre enfance, la régularité de ses efforts et son souhait véhément d’avancer furent tout son succès.

Alors que je m’apprête à envoyer mon roman aux Maisons d’Edition, voilà ce que j’aimerais me rappeler. Tout d’abord, de le faire par amour – pour moi, mais surtout pour vous – et de ne jamais abandonner aux premiers découragements.

J’espère que ces quelques conseils vous auront plu. J’ai pris particulièrement plaisir à découvrir l’autobiographie de cette autrice que je chéris tant et qui m’est un bon exemple. Puisse-t-elle également vous encourager dans votre progression !


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