
Après des articles aux sujets bien définis et importants, je vous propose un article plutôt « détente » en vous partageant ce que j’ai noté être mes plus gros défauts d’écrivaine. « Défaut » n’est pas à prendre sur ce premier sens, mais plutôt avec ironie : c’est à comprendre ici que je liste toutes ces habitudes dont je ne parviens à me défaire, soient-elles positives ou non !
On peut se rappeler mon dernier article avec ma remarque sur le personnage atypique qu’est l’écrivain : je vous décris donc quel écrivain atypique je peux parfois me montrer, avec une personnalité bien définie.
#1 – Un défaut de clavier
Parce que l’on a considéré ma génération suffisamment autonome avec les outils informatiques de nos jours, on ne m’a jamais enseigné à taper correctement sur un clavier. J’ai donc pris la mauvaise habitude de me débrouiller avec la moitié plutôt que la totalité de mes doigts. Si cela ne m’empêche certes pas d’écrire à toute à l’allure – une fois bien équipé et régulier, un écrivain gagne toujours plus en agilité – je me fatigue plus vite et ce mauvais maintient du clavier génère une tension dans tout mon poignet mal sollicité.
J’ai alors pris la décision, il y a à peine quelques semaines, de transformer cette habitude pour prévenir d’éventuelles futures blessures, comme c’est souvent le cas auprès d’écrivains imprudents. Savoir que je pourrais ne jamais poursuivre cette activité qui me tient tant à cœur a suffi à me faire ravaler ma frustration de devoir désapprendre – qui plus est, pour une deuxième tentative – pour apprendre un bon maintient du clavier. Dur dur de poursuivre ainsi les sessions d’écriture sans s’écrouler sous l’effort de concentration intense et le rythme d’escargot… mais j’ai confiance d’y parvenir un jour, et alors ce sera pour le mieux.
#2 – Un défaut de stimulation
Pour écrire efficacement, j’éprouve un grand besoin de me stimuler. Parfois, la musique ou une belle vue à contempler me suffira. D’autres fois, mon cerveau surmené me réclamera son dû et je n’aurais alors d’autre vilain choix que celui de me glisser dans la cuisine pour me préparer quelque chose…
Beaucoup d’auteurs apprécient grignoter en écrivant, souvent des bonbons ou gâteaux vites tirés du magasin. Pour ma part, je sais que ce n’est pas ce dont mon corps a besoin et évite toute consommation journalière en trop.
J’apprécie plutôt prendre mon petit déjeuné en écrivant, ou si je ne suis pas seule, me munir d’une tasse de thé en complément à ce premier repas de la journée. Après midi, c’est mon dessert que j’emporte à mon bureau (souvent une part de la fameuse Apple Pie sans sucre que l’on aime se faire chez moi, ou un fruit découpé et nappé de fromage blanc). Parfois, j’aime me réserver quelques surprises, que ce soit une viennoiserie de la boulangerie ou mes propres confections de gâteaux et biscuits – toujours allégés en sucre, comme vous l’aurez compris chez moi… C’est un peu la récompense de l’écrivain après – ou plutôt pendant – l’effort.
J’apprécie cuisiner en ce sens, il m’arrive donc souvent de me réserver ces quelques surprises…
#3 – L’intransigeant formatage
Depuis la découverte de la clef pour vaincre mon puissant blocage d’écriture, il y a de cela un an – cet affreux blocage qui m’avait poursuivit sur de longs mois – je n’arrive plus à me passer du formatage que je réserve même à mes premiers jets : une forme claire avec de bonnes interlignes, des paragraphes pré-formés, un texte justifié et des chapitres titrés pour me permettre une table des matières électronique – indispensable pour se retrouver par la suite dans son roman – et forcément taille 11. J’irai même plus loin : le formatage en paysage et à double colonne pour donner l’impression d’un roman en achèvement et prêt pour l’impression.
Non, tout ce formatage ne coupe nullement à mon inspiration ; au contraire, j’en ai besoin. Sans ce formatage, impossible de visualiser mon texte en devenir et je perds alors mes repères : où vais-je ? où en suis-je ? mon roman en vaut-il la peine ?
Plus tard, c’est aussi un moyen plus confortable pour relire son manuscrit et le réécrire en toute tranquillité.
Certes, il arrive certains jours où je conçois un besoin de davantage de libertés pour l’écriture, généralement en pleine recherche d’idées. J’utilise alors un document « brouillon » et dépourvu de tout formatage, où je peux écrire tout ce qui me passe par la tête. Après quoi, je peux recopier mon texte sur le bon document et poursuivre comme si de rien n’était.
#4 – L’indémodable dictionnaire
C’est drôle, mais petite, le dictionnaire était mon pire ennemi. Trop lourd et trop long pour dénicher les mots – surtout que certaines définitions ne faisaient que renvoyer à un autre mot inconnu, à mon grand désespoir… Aujourd’hui, c’est mon plus grand allié !
Je crois que le tournant est apparu par mon entrée en bac L et ce jusqu’à ma première année de licence en Lettres modernes. Après quoi, grande amoureuse des mots que j’étais devenue, je ne pouvais plus m’en séparer !
Le dictionnaire m’aide à revoir les définitions de ces mots que je pensais avoir suffisamment domptés et que beaucoup de français utilisent à tort et à travers. Il y a aussi le fameux dictionnaire des synonymes, puissant outil contre les répétitions involontaires et développeur de la pensée.
Moi qui porte tant un accent sur le style d’un auteur, il me parut fondamental de m’équiper en conséquence !
#5 – L’abus du papier
Quoique j’écrive toujours sur ordinateur – je ne supporte pas la lenteur du stylo – je me trouve toujours en besoin de papier brouillon et carnets pour toute la recherche et organisation de mes idées.
En cela, je suis assez différente de mes contemporains qui, avec le développement de tous les logiciels d’écriture et de préparations de romans (moi même ayant testé quelques-uns, comme le bon Writecontrol dont j’avais fait la recension), conservent tout numériquement.
Si vous me lisez depuis un moment, vous saurez que j’ai un sérieux souci avec l’écran dont une trop importante exposition peut vite me faire perdre de mon efficacité : fatigue et nervosité (et alors, gare aux mots de tête !) Je préfère donc me couper de cette source dès que possible – sans compter qu’il est généralement plus aisé à l’inspiration d’intervenir sur du papier, du fait du mouvement plus lent de la main justement.
Ces derniers temps, je crois en abuser particulièrement… mais à juste cause !
#6 – Se laisser distraire
Un autre de mes plus grands maux : la distraction via le blog et les réseaux sociaux. Pas que je m’intéresse à autre chose que l’exercice de l’écriture – bien au contraire ! Simplement, voici la pensée tentatrice qui me monte bien souvent alors que je pianote sur mon clavier :
« Voyons, je me demande bien où en sont mes camarades… »
Alors, la machine est lancée : on s’informe des derniers commentaires sur mes articles avant de partir en quête des nouveautés sur les réseaux. Evidemment, les postes défilent, annonçant même le dernier vlog sorti d’un auteur ! Non, décidément, cela je ne peux pas le rater…
Ce grand mal me vient toujours du souci de la comparaison, mais plus encore du besoin de partager ce que j’écris et de communiquer avec quelques « collègues ». Je suis très peu casanière et ne supporte que trop mal la solitude ; alors, lorsque les jours s’enchaînent à ce travail dans l’ombre qui est le mien, difficile de garder le cap !
#7 – Le pratique du matinal
Si je ne suis pas vraiment – voire pas du tout – une créature nocturne, je peux au contraire avoir une tendance assez matinale – même en vacances !
Je n’aime pas laisser filer la journée sans avoir l’occasion d’écrire et sais me fatiguer très vite en soirée. Ainsi, la première chose que je fais généralement après mon petit déjeuner sera de me mettre à mon roman – lorsque je n’ai pas d’autre contraintes, évidemment. Ces dernières semaines en ont été le parfait exemple (comme j’ai fini depuis début mai tous mes cours, ne restaient plus que les partiels) : pas question alors me lever plus tard que sept heures – huit heures si j’en éprouvais vraiment le besoin.
Parfois même m’est-il arrivé de me lever plus tôt (aux alentours de six heures) avec la folle envie d’écrire ou l’inspiration nécessaire pour un chouette article de blog – ce n’est alors même pas la peine d’espérer se rendormir…
C’est un rythme qui me correspond plutôt bien, même si cela me fait souvent vivre en décalé avec les jeunes de mon âges, souvent plus nocturnes. Cela ne m’empêche pas non plus d’écrire certains soirs où le besoin se fait ressentir, mais cela reste assez rare – car, alors, il n’y a pas grand chose à attendre de ma bouillie de cerveau.
#8 – Un projet à la fois
C’est infernal – surtout lorsque la tentation est grande de gribouiller quelques mots sur un projet d’écriture et de s’y lancer corps et âme, comme pour le premier. Malheureusement, si je viens facilement à bout d’un travail, je ne peux pas m’éparpiller dans mes activités sous peine de ne plus pouvoir avancer du tout ! Cela a été le cas lors de mes périodes d’examen, durant lesquels je m’étais également entraînée dans le coaching… Toute cette concentration rendait inutile mes efforts à mon roman, lorsque je pouvais enfin m’y poser. Une pause s’imposait.
De même, je ne peux me concentrer sur deux projet d’écritures à la fois : mon style diffère trop selon les genres que j’écris et j’ai besoin de prendre pleinement le temps de me familiariser avec un roman pour l’avancer à bon pas. En somme, il me faut une certaine connexion régulière et rigoureuse.
Si j’ai des idées pour d’autres projets, je laisse cela à mes carnets – là, je les sais saufs jusqu’au jour où je pourrais m’y intéresser.
#9 – L’intolérable de l’isolation
Comme dit plus haut, si je passe tant de temps à surveiller mes compères plutôt que de me soucier de mes propres romans, c’est parce que je ne tolère pas l’isolation pourtant essentielle au travail de l’écrivain.
Concrètement, il m’est quasi impossible de demeurer chez moi même le temps d’une journée : il me faudra alors le temps d’une balade en ville ou, mieux, en extérieur, rien que pour m’aérer l’esprit. Plus encore, j’éprouve le besoin d’accueillir et de visiter du monde ; un monde qui se prouve bien souvent une excellente source d’inspiration !
#10 – Qualité avant tout !
Enfin, j’ai le défaut de toujours viser l’excellence plutôt que la quantité – ainsi donc, je peux parfois être ralentie par mes insatisfactions, avec le besoin de revoir un chapitre avant de passer au suivant. Si je m’intéresse malgré tout à mon avancée, je ne tiens pas compte des mots que j’écris – une chose que j’avais pu tenter par le passé, en notant soigneusement dans un carnet, mais qui ne m’apportait pas le moindre réconfort.
Finalement, qu’est-ce qui m’importe ? Le temps consacré à l’écriture, le nombre d’heures que je m’accorde au quotidien et qui constituera toute ma fierté – surtout si j’arrive à en battre le record.
Cela fait pas mal de défauts – ou plutôt, traits de caractères – de l’écrivaine que je suis. Mais c’est en oublier un : mon insatiable curiosité. Alors dîtes-moi tout : que pensez-vous être vos propres « défauts » ou mauvaises habitudes d’écriture ? On se retrouve en commentaires !

Je me reconnais tellement dans ton N°6 et N° 8 !
Pour le besoin de regarder ce que font les autres, et l’envie de partager pour se sentir moins seuls dans cette tâche solitaire… c’est tout à fait comme tu décris : à la fois captivant mais source de procrastination. Ceci dit, c’est ce que j’aime le plus avec les blogs, et c’est pour ça que je n’hésite pas à discuter en commentaire 😉 : j’aime bcp partager avec d’autres passionnés. Je trouve intéressant et rassurant de connaitre le fonctionnement et les difficultés des autres. Une vrai communauté 🙂 encore faut-il arriver à se trouver les uns les autres sur la toile
Pour les plusieurs projets à la fois, je suis du genre à me laisser porter par l’envie du moment et à multiplier les projets en cours … mais .. je n’avance dans aucun complètement
Cet article me donne très envie de répondre plus longuement en le reprenant sur mon blog, si tu es d’accord ?
Je m’en vais de ce pas explorer tes autres posts
A bientôt
🙂
J’aimeJ’aime