Mes 10 conseils pour l’auteur débutant

Il y a bien une chose que font tout écrivain – il y a bien un article qui n’est toujours pas paru sur ce blog. Alors, comme tous ces écrivains qui s’estiment un peu plus experts en la matière – et j’ose espérer que vous considérerez mes sept années d’efforts dans cette activité – je partage à mon tour les conseils que j’aurais aimé pouvoir entendre à mes débuts.

Chers écrivains débutants, c’est bien à vous que je m’adresse. Certes, que vous vaudra-t-il d’entendre ces quelques conseils dans la masse d’un nombre incalculables d’autres blogs sur l’écriture – et plus encore, de chaînes youtube et podcasts ? Peut-être pas grand-chose. Mais vous n’y perdrez rien non plus.

Alors, si vous êtres toujours là, méditez sur ces dix points qui sauront peut-être vous tirer d’embarras !

« La simplicité avant tout »

Avant de vous les citer, cependant, j’aimerais porter un point d’honneur à ce vieux dicton. Non pas que la simplicité s’accorde à toute occasion, mais elle est une clef à la réussite de tout parfait débutant.

Cherchez-la, ne vous fatiguez pas à poursuivre la bête plus compliquée. Les arabesques seront plus tard ; seul compte pour vous, pour le moment, de comprendre le fonctionnement de la fiction et de la construction d’une intrigue. Une fois que cela vous aura été acquis – ou, en tout cas, que vous aurez le sentiment d’avoir franchi une étape – vous pourrez réfléchir à la manière dont vous souhaitez challenger votre plume.

Avec simplicité, donc, nous commençons.

1 – Unicité du roman

La première chose que je peux conseiller à tout romancier débutant – chose qui n’est d’ailleurs pas le plus simple – est de commencer par petit. Par-là, je veux signifier l’indépendance de votre tome, qui ne pourra avoir de suite. On pourrait ne pas comprendre ce problème, qui est pourtant majeur : plus gros projet, vous risquerez de vous décourager, tandis qu’un seul tome vous permettra de le retravailler de fond en comble, à votre rythme, et ainsi expérimenter l’écriture d’un roman plus efficacement.

A cela s’ajoute une autre raison : si vous décidez, une fois prêt, de proposer votre manuscrit à des Maisons d’éditions, vous apprendrez que ces derniers sont peu friands à l’idée de publier las saga et trilogies d’un auteur encore trop méconnu. Vous aurez donc des difficultés à faire valoir votre travail.

2 – Simplicité de l’intrigue

Autre conseil : celui d’une intrigue unique, mais bien forgée. Vous ne maîtrisez pas encore la bonne construction d’une intrigue, alors ne vous compliquez pas la tâche en vous imposant des intrigues secondaires ! Rassurez-vous, ce manque ne fera pas de votre roman un mauvais roman. Au contraire, il y gagnera bien plus si vous vous focalisez sur une seule histoire à rapporter, pour ainsi la rapporter de votre mieux !

3 – Simplicité de la narration

Il existe de multiples types de narrations, certaines plus faciles à user que d’autres, chacune généralement plus spécifique à un genre ou au message que vous souhaitez faire passer.

J’écris personnellement du point de vue de l’omniscient et je peux garantir que ce type de narration est bien loin du plus simple – j’en reparlerai justement dans un prochain article. Je me le permets toutefois non seulement pour me challenger, mais également parce que je le pense le plus pertinent à mon message.

Avec ma coachée, après un long débat et plusieurs essais, nous avons finalement conclu que ce qui aiderait le mieux sa plume et son roman était une narration externe se focalisant sur le point de vue de certains de ses personnages : ainsi, pas de commentaire sur le fait et gestes des personnages, mais un point de vue qui reste subjectif si l’on considère que le lecteur peut alors éprouver toute l’aventure au travers du ressenti du personnage. C’est ce que j’appelle l’usage de la narration externe avec utilisation de points de vue internes ; il permettra aux auteurs débutants de ne pas décrocher leurs lecteurs trop rapidement, du fait d’une trop grosse distance des points de vue.

Au contraire, une narration interne qui partage donc son propre point de vue est nettement plus compliquée à mettre en place : car, alors, il résume un vrai jeu de confiance entre le lecteur et le narrateur, qui peut le tromper à tout moment ! Savoir départager les informations pour ne pas tout donner trop vite au lecteur est une vraie paire de manche pour le débutant qui ne saura plus où y mettre la tête.

4 – Pauvreté des personnages

Avec la simplicité de l’intrigue vient la pauvreté des personnages. Attention, je ne dis pas par là qu’il faille les rendre discrets, voire insignifiants, mais plutôt qu’il faut savoir réfléchir à la quantité de nos personnages dans notre roman. Plusieurs seront nécessaires, évidemment, pour que subsiste un réel échange avec le protagoniste, mais un trop grand nombre risquerait de rendre toute votre intrigue trop confuse – croyez-moi, je sais de quoi je parle.

Ne choisissez donc qu’un petit nombre d’interlocuteurs, mais approfondissez de votre mieux leur personnalité. Un personnage riche intéressera bien mieux un lecteur qu’une ribambelle de différents personnages.

5 – Le plan d’action

Je le sais bien et je suis l’une des premières à le défendre sur mon blog : ainsi que nous sommes tous bien différents, nous fonctions tous différemment. Toutefois, il est aussi une vérité générale qui est que l’homme est bien mieux efficace avec un peu d’organisation… Je ne crois donc pas au miracle des écrivains – surtout débutants – qui se lancent dans un projet sans le moindre plan d’action.

Les risques d’agir comme tel sont multiples : une intrigue décousue, de longues digressions, un manque de clarté et de cohérence, etc. En somme : le résultat d’un livre qui ne plaira pas au lecteur.

Pour autant, un plan par chapitres – comme je le fais personnellement avant d’entamer tout projet – ne correspond pas à tout le monde et peut tout à fait se trouver plus élaboré comme moins élaboré. Le tout, je dirais, est de connaître les grandes lignes de son récit (voir cet article sur ma fiche de bêta-lecture qui recense les grands points d’une intrigue) et ses enjeux, ainsi que la manière dont nous allons les résoudre. Connaissez votre sujet, n’attendez pas qu’il vous tombe du ciel.

De même, si ce fameux plan d’action doit se transformer plus tard, pas de panique ! C’est là-même une étape que je pense essentielle. Votre travail est voué à évoluer, ce dès son premier jet et jusqu’à son point final. N’ayez donc pas peur de changer vos stratégies lorsque le besoin s’en fait ressentir ! Pour autant, n’abandonnez pas l’idée du plan : reconstruisez-le simplement.

6 – Le bon travailleur a ses outils

Je ne crois pas non plus à l’écrivain sans outils. Même le plus expérimenté à de quoi tirer des dictionnaires, des carnets de notes, des logiciels peut-être ; il ne doit jamais se les refuser.

Si vous débutez l’écriture, munissez-vous de bonnes sources : si vous avez besoin de travailler votre intrigue, achetez des livres sur le sujet. Si vous êtes pauvre en conjugaison, économisez pour un Bescherelle. Si vous êtes trop à l’aise avec la langue française, ne restez pas transis de honte et procurez-vous un logiciel de correction et/ou un Grevisse.

Certes, cela peut devenir un coût, mais cet effort est tout aussi essentiel à votre travail. Donnez-vous le moyen de réussir et d’affirmer vos capacités à en apprendre toujours plus.

7 – La magie du silence

Si vous débutez, vous ne devez pas craindre la maladresse – car vous ne pourrez la fuir. Je dirais plus : la maladresse ne nous quitte jamais vraiment.

Mais il y a une stratégie pour l’éviter de son mieux et qui m’a toujours été jusque-là bon allier : je fais appel au silence.

Vous n’avez pas besoin de tout décrire ; au contraire, cela pourrait devenir très vite contraignant pour le lecteur, qui ne pourra alors user de sa propre imagination. Rappelez-vous l’efficace de la simplicité et ne vous souciez que de la clarté de votre texte. Si une phrase vous ennuie, car vous ne savez comment la construire, supprimez-la – personne ne saura, de toute évidence, qu’elle faisait partie de votre projet. Ne laissez place qu’au mot sûr et ne dites que ce qui doit être dit.

8 – Penser lecteur

Oublier pour qui l’on écrit – à moins de n’écrire que pour soi et ne jamais montrer au grand jour son travail – est une grave erreur. Car, souvent, cela nous trompe dans notre manière d’écrire, notamment dans la clarté de notre expression.

Ne pas penser lecteur, surtout dans l’étape de la réécriture, compromet l’accroche du lecteur à l’histoire. Au contraire, ne laisser place qu’aux envies de lectures de nos lecteurs peut-être destructeur sur la suite de notre travail, car nous n’avons plus alors le moindre mot à dire. Votre œuvre doit rester personnelle, mais doit savoir résonner suffisamment en votre lecteur.

Pour cela, le meilleur moyen est de partager et demander l’opinion de « bêta-lecteurs », c’est-à-dire de ces lecteurs qui liront la version inédite de votre roman. Ecoutez-les, car ils seront les meilleurs juges de votre travail. En même temps, sachez faire la part des choses, consulter plusieurs lecteurs pour comparer leurs avis, et tirer ainsi le nécessaire pour rendre votre récit plus accessible.

9 – L’engagement du semeur

J’aime bien l’image du semeur pour parler du travail de l’écrivain. Ecrire demande du temps, mais nécessite également de facteurs extérieurs – le lecteur, le soutien de proches, l’inspiration, etc. Dès le début, c’est donc qu’il faut se montrer patient, mais aussi engageant. Vous portez un projet à cœur, menez-le jusqu’au bout.

C’est une chose difficile à demander à l’écrivain, pour autant l’effort en vaut la peine : apprenez à estimer votre travail. Qu’importe votre aisance dans l’écriture, qu’importe l’avancement de votre projet, soyez-en satisfait dans son état. Cet état n’est pas voué à la perdition ; il évoluera toujours vers quelque chose de plus beau, plus parfait. Seulement, il va falloir vous en donner les moyens !

10 – A la source des délices

Enfin, je ne le conseillerais jamais assez : prenez plaisir en tout ce que vous faites. Si vous tenez en têtes d’autres objectifs, soyez sûrs qu’ils soient également accompagnés de plaisir.

Si votre projet vous lasse, que la motivation vous manque, peut-être est-il temps d’une pause pour mieux retrouver plus tard votre texte. Au contraire, peut-être avez simplement besoin de prendre du recul, de pouvoir apprécier votre texte non plus comme un écrivain, mais comme un véritable lecteur – je dévore personnellement mes romans à chacune de mes lectures-divertissement.

La lecture détachée de son roman a aussi pour bienfait de nous raccrocher à nos premières idées, celle-là mêmes qui nous ont remué au début de notre aventure.

Vous pouvez aussi prendre le temps de challenger votre plume, en dehors de votre projet actuel. Cela peut se traduire par la participation à des concours ou de simples exercices d’écriture.

Amusez-vous ; écrivez le livre qui vous donne envie de lire !

Avez-vous déjà entendu ces conseils ? Certainement. Mais les aviez-vous vraiment considérés ? Prenez donc le temps de méditer sur vos habitudes : vous font-elles avancer ? Ou, au contraire, l’écrivain débutant que vous êtes a-t-il tendance à se décourager ? N’hésitez pas à partager d’autres conseils qui vous ont été utiles à vos débuts !


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