
Traduit dans une quarantaine de langues et particulièrement reconnu pour ses fameuses Chroniques de Narnia, C.S Lewis fait indéniablement partie de la littérature classique anglaise. Pourtant, à part ces deux faits cités, je doute fort que vous en sachiez davantage sur cet auteur… Un dommage, si l’on considère que le parcourt d’un écrivain est souvent symbole de son travail !
Quel écrivain était donc vraiment C.S Lewis ? Que croyait-il ? Quelles habitudes poursuivait-il ? Je vous invite à le découvrir simplement au travers de ces 20 traits de sa vie.
1 – Foi
“I believe in Christianity as I believe that the sun has risen: not only because I see it, but because by it I see everything else.”
La première chose a savoir – et sûrement la plus importante – est que C.S Lewis partage une vision bien particulière de la vie et des réalités, du fait de sa conversion pour le christianisme dans les débuts de sa vie adulte. On lui reconnaît également de nombreuses non-fictions qui touchent ce sujet, pour ne pas citer le plus lu : Les Fondements du christianisme.
2 – Professeur
“Literature adds to reality, it does not simply describe it. It enriches the necessary competencies that daily life requires and provides; and in this respect, it irrigates the deserts that our lives have already become.”
C.S Lewis, en plus de sa profession d’écrivain, était féru de littérature et l’enseignait. Il était notamment spécialiste de la littérature anglaise du Moyen-Age et de la Renaissance et enseigna d’abord à Oxford (où il étudia d’ailleurs plusieurs années et fut diplômé) puis à l’université de Cambridge.
C’est pourquoi dans le troisième volet de sa Space Trilogy, l’auteur choisira de placer son histoire au milieu des activités universitaires, un milieu si familier qu’il n’aura même aucun scrupule à critiquer !
3 – Oeuvres
“You may have noticed that the books you really love are bound together by a secret thread. You know very well what is the common quality that makes you love them, though you cannot put it into words.”
Son travail d’écrivain est assez conséquent, si l’on considère la riche diversité des genres publiés : allant de la poésie au roman, puis de l’autobiographie à l’essai. Il aurait notamment publié une vingtaine d’essais sur le christianisme et une quinzaine de romans. La plupart de ses nouvelles et poèmes, ainsi que ses échanges de lettres, ont été publiées à titre posthume.
4 – Autobiographie
“Adventures are never fun while you’re having them.”
Eh, oui ! comme cité plus haut, C.S Lewis a bel et bien partagé son histoire après la vive demande de ses lecteurs – une œuvre dont je conseille évidemment la lecture : Surpris par la joie. On y comprend le cheminement de sa conversion, dans cette interminable quête humaine d’une joie rassasiante, mais avons également accès aux débuts de sa vie qui l’auraient mené à l’écriture et à la littérature.
Ces quelques points que je vous partages sont pour beaucoup révélés dans cette autobiographie.
5 – Origines
« No Englishman will be able to understand my first impressions of England. When we disembarked […] I found myself in a world to which I reacted with immediate hatred. »
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, C.S Lewis n’est pas né anglais. Ses racines sont à retrouver sur les terres galloises, avant une émigration de sa famille pour l’Irlande du Nord. Ainsi, notre bon ami est né à Belfast et a grandi en Irlande avant de s’installer en Angleterre pour son éducation.
6 – Une enfance en pension
“Education without values, as useful as it is, seems rather to make man a more clever devil.”
Du fait de la mort précoce de sa mère, C.S Lewis n’a pas vraiment vécu son enfance à la maison, mais plutôt dans une suite de différentes pensions pour y recevoir une certaine éducation. A cela s’accompagnait de bien des banalités : une différence marquée des autres élèves du fait de sa curiosité intellectuelle et bien des humiliation subies par les camarades – sans compter les diverses sanctions données par les professeurs intransigeants de l’époque.
7 – La guerre des tranchées
“My argument against God was that the universe seemed so cruel and unjust. But how had I got this idea of just and unjust? A man does not call a line crooked unless he has some idea of a straight line. What was I comparing this universe with when I called it unjust?”
Comme de nombreux écrivains de sa générations (dont on peut aussi citer Tolkien et A. Milne), C.S Lewis a été appelé au front en France. Il n’en parle que brièvement dans son autobiographie, comme l’événement aurait été déjà bien témoigné et discuté, mais assure du tragique et du traumatisant de cette expérience, qu’il vécut entre autres lors de sa crise de foi.
8 – Amour
“If you love deeply, you’re going to get hurt badly. But it’s still worth it.”
C.S Lewis ne connaît le grand amour que très tard et n’épousera qu’à ses 58 ans, une femme nommée Joy Gresham et auprès de qui il put discuter de la foi chrétienne, elle-même étant une juive convertie au christianisme. Elle meurt malheureusement quatre ans plus tard d’un cancer, ce qui vaudra à l’écrivain son essai A Grief Observed.
9 – Soutien
“People who bore one another should meet seldom; people who interest one another, often.”
Lors de ses années d’enseignement à Oxford, C.S prit rapidement l’habitude de se retrouver à ses heures perdues dans un pub (The Eagle and Child) où le retrouvaient le professeur de linguistique Tolkien, d’autres écrivains et quelques historiens. Ensemble, ils formèrent le groupe littéraire Inkling, un moyen pour les historiens de partager leur travaux et aux écrivains non seulement de s’en inspirer, mais également de recevoir une critique sur leurs derniers avancements. Un vrai groupe de soutien que nécessite tout écrivain !
10 – Reproches
“Friendship is unnecessary, like philosophy, like art…. It has no survival value; rather it is one of those things which give value to survival.”
Son ami Tolkien, s’il aimait traiter d’écriture en sa compagnie, lui reprochait bien souvent de trop vouloir s’appuyer des éléments bibliques dans ses textes. Non pas que Tolkien ne partageait pas sa foi, mais celui-ci préférait la fiction avec une certaine prise de distance par rapport aux textes sacrés. C’est pourquoi on reconnaît dans ses propres livres le thème du combat spirituel mené entre les forces du bien et du mal, mais ce n’est qu’en les œuvres de Lewis que la question des origines et conséquences de ces forces sera pleinement creusée, avec une inspiration sûre de scènes bibliques.
11 – Origines de l’écriture
“If we find ourselves with a desire that nothing in this world can satisfy, the most probable explanation is that we were made for another world.”
Dans son autobiographie, C.S Lewis nous livre la manière dont il se serait finalement livré à l’écriture… ou plutôt, son manque de choix ! Contrairement à tous les jeunes garçons de son âge, C.S Lewis n’était pas très doué de ses mains et se qualifie même de parfait maladroit. De ce fait, pas la peine de s’imaginer construire et inventer ses jouets ! L’écriture était moins difficile à réaliser son imaginaire et se rapprochait de son autre passion pour les histoires.
12 – Premiers pas
“A children’s story that can only be enjoyed by children is not a good children’s story in the slightest.”
Les premiers écrits de C.S Lewis étaient composés de son imaginaire d’enfant… notamment de personnages qui ne sont autres que des animaux doués de paroles ! Ces personnages se développaient dans un univers merveilleux appelé « Animal Land« , non loin de nous rappeler le plus fameux monde de Narnia…
13 – Poésie
“It seems to me appropriate, almost inevitable, that when that great Imagination which in the beginning, for Its own delight and for the delight of men and angels and (in their proper mode) of beasts, had invented and formed the whole world of Nature, submitted to express Itself in human speech, that speech should sometimes be poetry. For poetry too is a little incarnation, giving body to what had been before invisible and inaudible.”
Comme beaucoup de jeunes artistes, C.S Lewis a éprouvé dans la poésie une certaine consolation, il n’est donc pas étonnant de découvrir deux recueils de poèmes parus sous le nom de « Clive Hamilton » dans les années qui suivirent la guerre des tranchées. Cela est intéressant à savoir, si l’on considère que C.S Lewis portait un point sur la qualité de sa plume et aimait jouer avec les mots – de quoi rendre la lecture de ses romans beaucoup plus attractive (du moins, si lus en version originale !)
Ne devrions-nous tous pas commencer avec un peu de poésie pour affiner et affirmer notre plume ?
14 – Routine
« [I] settled into a routine which has ever since served in my mind as an archetype, so that what I still mean when I speak of a “normal” day (and lament that normal days are so rare) is a day of the Bookham pattern. For if I could please myself I would always live as I lived there. »
C.S Lewis avait une certaine routine – ou, tout du moins, une qu’il cherchait à suivre de son mieux au milieu de tous ses engagements. Cette routine est à croiser avec celle qu’il suivait durant ses années à Great Bookham : c’est ce qu’il appelle le Bookham pattern.
Sa journée commençait à huit heures pour le petit déjeuné, suivi de son installation à son bureau pour neuf heures. Là, il lisait ou écrivait jusqu’à une heure – sans oublier la tasse de thé ou de café aux alentours de onze heures. Puis, c’était l’heure du déjeuner, après quoi C.S Lewis se rendait aussitôt au-dehors pour se laisser imprégner de son environnement et de s’en inspirer. A son retour pour quatre heures et quart au plus tard, le thé devait être servi. Son travail ne reprenait qu’à cinq heures pour finir à sept heures pour son dernier repas. Enfin, C.S Lewis choisissait de sortir à nouveau ou de se retrouver à nouveau en compagnie d’un livre.
15 – Point de vue omniscient
“You can make anything by writing.”
La plupart des œuvres de C.S Lewis adoptent le point de vue de l’omniscient – pas étonnant si l’on considère que tous mes écrivains favoris en sont tous aussi férus. Il se fait le rapporteur de ces histoires qu’il tente de faire naître à la réalité. Ce n’est pas un point de vue évident à maîtriser, mais c’est ce qui fait le caractère de sa plume et le rapproche à ses lecteurs. Ce dernier n’a que le choix de lui faire confiance en s’en remettant entièrement à lui, et ce vers une aventure qu’il est loin d’appréhender.
16 – Solitaire
“We meet no ordinary people in our lives.”
Conséquence de son éducation en pensionnat ou cliché de l’écrivain, C.S Lewis était un homme solitaire à sa façon. Il passait la plupart de ses journées seul – lorsqu’il n’enseignait pas – et aimait les activités solitaires, comme la lecture, la balade, ou même un bon festin avec lui-même ! Pour autant, on ne peut pas le dire loin de ses lecteurs, avec qui il aime plutôt discuter, que ce soit au travers de ses œuvres ou par correspondance. Son autobiographie était d’ailleurs une réponse à la demande ses lecteurs de le connaître davantage.
17 – Un amour du thé et des livres
“You can never get a cup of tea large enough or a book long enough to suit me.”
Cette citation, je dois dire, me correspond parfois un peu… Je ne suis, en effet, que rarement assouvie en thé et préfère souvent les gros pavés aux romans plus simples et plus courts ! Toutefois, je crains de ne pas connaître cette même faim pour la lecture qui a fait de lui, comme nous l’avons vu, un homme de lettre et professeur reconnu.
Cet amour du livre aurait été transmis par ses parents, tous deux plutôt bons lecteurs, quoiqu’aux goûts assez divergents : si sa mère dévorait les romans en tous genres, son père se prononçait plutôt pour les œuvres plus « orales » comme la poésie et le théâtre, ainsi que les textes de politique.
18 – Distraction
“Don’t use a typewriter. The noise will destroy your sense of rhythm, which still needs years of training.”
J’en avais déjà discuté un peu dans mon article sur les conseils d’écriture de C.S Lewis : il ne supporte pas le moindre bruit pour écrire ! Qu’il s’agisse simplement des ondes de radios ou des infernaux cliquetis des machines à écrire, C.S Lewis les évitait et préférait ainsi écrire à la main.
19 – Tabac
« I believe that many who find that « nothing happens » when they sit down, or kneel down, to a book of devotion, would find that the heart sings unbidden while they are working their way through a tough bit of theology with a pipe in their teeth and a pencil in their hand. »
Une autre habitude de C.S Lewis était de fumer du tabac ! On le voit d’ailleurs sur la plupart de ses photographies, tenant une pipe en main. Il n’est d’ailleurs pas le seul, puisque son ami Tolkien le joignait souvent dans cette activité qui rappelle leur qualité de professeur et leur goût souligné pour la réflexion.
20 – Mort
“It is hard to have patience with people who say, ‘There is no death’ or ‘Death doesn’t matter.’ There is death. And whatever is matters. And whatever happens has consequences, and it and they are irrevocable and irreversible.”
A partir de 1961, la santé de C.S Lewis se dégrade et l’empêche de poursuivre son travail d’enseignement à Cambridge. Ses dernières années marquent des allers-retours à l’hôpital, pour causes de crises cardiaques ou de rein. Il meurt le 22 novembre 1963, près de 65 ans, et est enterré dans le cimetière de Holy Trinity Church à Oxford.
Voilà pour cette rapide biographie de C.S Lewis, dont le parcours a fait la singularité de sa plume. Appréciez-vous les œuvres de cet auteur ? Quels points avez-vous découvert à son sujet ? Cela vous donne-t-il envie d’en lire davantage ? Pour ma part, c’est sûr !
