
Le temps tourne, les responsabilités se multiplient, de nouveaux besoins se font entendre. A tous ces défis de la vie qui n’épargnent personne, comment palier l’écriture ? Certainement, je n’étais pas prête à une avalanche travail comme celle qui me frappa en le début de ce mois. Après de longs mois « à la maison », à suivre des cours en ligne, je remarque qu’il y avait un certain confort et un gain de temps non négligeable au confinement, quoique forcé.
Oui, ce mois a été éprouvant et étonnant à sa manière et je cherche encore un certain équilibre. Mais j’ai confiance de le trouver. Avant cela, il me faudra toutefois faire face à des décisions sages et consentir à quelques sacrifices.
Conditions d’écriture
Je suis actuellement en deuxième année de licence où j’étudie la belle langue qu’est l’anglais, ainsi que tout son univers culturel et historique. La première année avait demandé quelques efforts, comme je m’étais réorientée en cours d’année et avais dû effectuer un rattrapage du premier semestre manqué en mois de juin dernier. Contrairement à mes attentes, cette seconde année s’annonce plus terrible, non pas que je manque de connaissances, mais que je manque de temps face à la charge de travail imposée. En quelques mots, il m’est demandé chaque semaine un certain nombre de commentaires, d’essais, de traductions et de présentations orales à préparer. J’ai alors craint pour l’écriture.
L’année passée, je me débrouillais pour travailler de 1 à 2h par jours sur mon roman (hormis les dimanches, mon jour de pause), un rythme qui me correspondait parfaitement et garantissait une bonne avancée sans perdre le fil. Sans trop exagérer, je peux dire que je vivais une réelle renaissance de mon activité de l’écriture. Cela m’avait même conduit pour quelques mois à l’accompagnement d’une autrice par le coaching – une activité qui demeure aujourd’hui malheureusement en suspens.
Ce dernier mois, je ne suis pas parvenue à écrire plus de 4h par semaines, malgré tous mes efforts et mes quelques échappées aux devoirs. C’est un constat qui me désole au plus au point, car je ressens alors le manque de tous les bénéfices de l’écriture que j’avais pu vivre l’année passée. C’est pourtant un fait, que je ne m’explique pas : j’ai besoin de l’écriture. Il en va de mon bien. Alors comment répondre à ce besoin sans négliger pour autant mes études et autres responsabilités ?
En quête de solutions…
Vous le devinez, il m’a fallu me résoudre à l’expérience. Tester l’inconnu, même les idées les plus folles… cela demande aussi d’accepter l’échec et le sacrifice.
Ma première tentative a été de trouver plus de temps pour écrire, une chose difficile à planifier lorsque son emploi du temps est en constante variation ! Certains jours de semaine se trouvent également plus chargés que d’autres, laissant une trame de temps libre assez décousue et déséquilibrée. Or, j’ai besoin d’une certaine régularité pour ne pas perdre de vue mon projet.
Pour tout vous dire, j’ai même accepté le risque de me lever tôt un matin avant une longue journée de cours pour écrire. Les résultats ont été mitigés : un très bon commencement de la journée avec la joie d’une belle production, mais également une plombante fatigue et un mal de tête évident les jours suivants. En somme, cette pratique quoique efficace sur le moment, ne pouvait trop durer – sous peine de perdre tout efficacité par la suite…
Un autre plan d’attaque a été de profiter des cours trop lents pour écrire – sans empêcher pour autant la participation. Pour l’étape de relecture que je suis actuellement, cela va sans peine. Cependant, je ne garantis pas d’une pareille aisance pour l’écriture d’un premier jet, qui me demande bien plus d’attention et d’efforts…
Enfin, j’ai tâché de réfléchir aux solutions pour me faire gagner du temps : celui de s’épargner les allers-retours en transports ou de travailler durant la pause du midi. Malheureusement, sans surprise, je ne suis pas Wonder Woman et nécessite malgré tout des temps de pauses, durant lesquels laisser mon esprit au repos. Chercher à tout précipiter et à profiter de toute occasion n’est donc pas non plus la solution viable.
La bonne disponibilité
J’ai alors tiré cette conclusion : la bonne disponibilité n’est pas toujours relative à notre degré de temps libre. C’est une question de disponibilité de l’esprit.
Une de mes erreurs a été de vouloir donner plus d’importance à l’écriture que je ne peux actuellement me permettre : plus qu’un devoir, je le considérais comme un réel emploi. Seulement, du fait de mes études, je ne peux donner à l’écriture une telle place sans faire de mes journées de travail des journées bien trop conséquentes – voire impossibles.
Une telle vision de l’écriture implique également une culpabilisation, pour ne pas parvenir à y donner le temps qu’un réel emploi nécessite. Il n’est pas mauvais en soi en faire de l’écriture une priorité, mais je dois veiller à la définition que je veux en donner : le fais-je par imposition d’une forme de devoir ou le fais-je en réponse à ce que je pense être mon bien ? Si je vise cette deuxième – et bien meilleure – motivation, ce n’est pas en me frustrant et en me culpabilisant que j’y parviendrais !
Il me faut donc apprendre à prendre du temps pour l’écriture, non pas pour m’épuiser davantage comme j’ai pu le faire ces dernières semaines, mais pour répondre à mon besoin d’entretenir ma plume et de divertir mon esprit des tracas du quotidien. Si je ne peux pas écrire autant que l’année passée, soit – il me faut apprendre à jouir simplement de ce temps que je décide et me donne malgré tout.
C’est un peu comme pour le blog, finalement ! Après avoir pris la décision de ne publier que lorsque cela me chantais, j’ai trouvé mon travail plus effectif. La notion de travail pourra venir plus tard, lorsque de meilleures conditions m’en donneront la possibilité.
La suite ?
Comme je le disais, je m’engage actuellement à réécrire une dernière fois mon roman L’Oiseau en cage – qui, décidément, trouve toujours de quoi à être retravaillé ! J’y prends beaucoup de plaisir, malgré que l’avancée soit longue : je mets un peu plus d’une heure à relire et annoter un chapitre. Ce temps est nécessaire à la qualité de mon travail, aussi j’accepte de ne pas le brusquer. Réécrire ce roman me prendra sûrement un trimestre entier, si ce n’est plus, mais alors je saurais que c’est pour la bonne cause. En tout cas, ce ne sont ni les idées ni l’envie qui manquent à cette étape !
Puis, j’aimerais m’engager, comme je l’ai dit plus haut, à transformer mon point de vue sur l’écriture pour le faire correspondre aux conditions actuelles. Cela signifie de prendre soin de soi, avec ou en dehors de ce temps d’écriture. Si un besoin de pause s’annonce (comme ce fut le cas pour ce week-end), alors soit ! Je dois prendre ce temps comme celui pour écrire et ainsi travailler à une bonne disposition de mon esprit.
Rien n’est inutile aujourd’hui – je dois pouvoir me le répéter. Je ne perds pas mon temps après des vanités, mais chacune de mes décisions relèvent de la résolution d’un projet ou d’un besoin. Je sais quelle sera ma récompense en poursuivant correctement mes études, comme le bon de ralentir quelques fois et de nourrir mon esprit ou de le soulager lorsque le besoin s’en fait ressentir. L’écriture, même une priorité, n’a pas à être mon unique projet : j’ai le droit de vivre sous toutes les occasions qui me sont profitables. Car, comme je l’ai dit dans bien des articles, c’est en vivant que l’on écrit le mieux.
Comment s’est passé votre rentrée à vous ? Parvenez-vous à partager votre temps de façon assez satisfaisante ? Êtes-vous dans la joie ou dans la culpabilité ? Avez-vous l’impression d’un besoin qui nécessiterait d’une réponse ? Je vous encourage à prendre quelques temps en ce dimanche pour étudier vos motivations et vos productions pour en tirer le plus de profit.

Le principal, c’est que l’envie soit toujours au rendez-vous…! Et ensuite, en effet, il faut trouver le rythme qui convient, sans s’épuiser ni mettre l’activité qui nous tient à cœur aux oubliettes !
Petit à petit, on finit bien par avancer 🙂
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