
Mes journées commencent généralement des plus simplement. J’aime me lever suffisamment tôt pour profiter de la journée dans son ensemble, mais j’aime avant tout prendre mon temps – comme pour préparer mon esprit. Cet esprit, je le remets au calme de la méditation à bord d’une lecture quotidienne de la Parole de Dieu – quoique stimulé parallèlement par l’inévitable tasse de thé. C’est un temps précieux pour moi, nécessaire même – un temps pour se reconnecter avec soi, mais aussi avec Celui qui partage vraiment ma vie. Je prends avant tout un temps dans la Communion, même sous silence.
Le petit-déjeuner suivant n’est pas frugal. Si je suis d’une tendance plutôt salée, il est important pour moi de me recharger d’une bonne énergie avant de commencer ma journée. Mes petits plaisirs : des œufs brouillés sur des muffins anglais, des pancakes sans sucre à la banane ou du pain cramique, le tout toujours accompagné d’un fruit. Ce bon petit-déjeuner pourrait me porter pour un bon ensemble de la journée et me dispense d’un grand repas le midi.
Le matin est le temps où je suis des plus productives. Pourtant, ces derniers jours, je ne me suis pas sentie disponible au travail. J’ai eu encore faim – faim d’une nourriture cette fois plus abstraite. Il me fallait profiter de mes matinées pour lire – ici, notamment, l’œuvre de C.S Lewis The Four Loves que je me suis récemment acquis. J’en profite également pour me vider l’esprit par quelques exercices physiques, indispensables à ma bonne santé. Plus tard, je n’ai pas pu résister non plus à recommencer un de mes vieux puzzles, plein de couleurs et de fantasy – une autre de mes addictions, lorsque je m’y mets. Les puzzles ont ce don non seulement de me tranquilliser, par une activité calme ou à fond de musique, mais aussi, par l’action du geste, de réorganiser et emboîter les idées confuses de mon esprit. Quoi de mieux pour alors penser écriture ?
Je ne lis pas vraiment de fiction en ce moment, mais je trouve le livre The Four Loves une lecture tout aussi édifiante et captivante – et pas seulement parce que C.S Lewis se trouve être un de mes auteurs favoris ! Certes, il est important pour moi de pouvoir connecter au travers de la lecture, à des idées partagées ou à un auteur ami – d’autant plus que mes journées se font bien tristes, ainsi retirées dans la solitude – mais j’aime d’autant plus ouvrir mon esprit à de nouvelles réflexions et apprentissages, ce que ce livre offre volontiers. En exposant ce qu’il croit résumer les différents aspects que l’Amour peut revêtir dans des quotidiens humains, C.S Lewis remet en perspectives les relations vécues par la grande majorité – autrement dit, une bonne réflexion sur la consistance de mes personnages et de leurs rapports !
Ainsi, je croyais sincèrement pouvoir ressourcer mon artiste intérieur avant de pouvoir laisser champ libre à son expression, face à un blocage que je ressentais – et peut-être cela aurait-il pu être vraiment bénéfique, ma conscience avait-elle été autre. La vérité était plutôt celle-ci : je tâchais de fuir – encore et toujours.
L’esprit est fort, lorsqu’il se fixe sur quelque chose. En l’occurrence, le mien n’était pas prêt à se consacrer à l’écriture – un exercice bien sacrificateur, si l’on considère tous les efforts nécessaires à une reprise efficace. Si je réussissais ce deuxième jour du challenge – qui, je le rappelle, consistait à écrire 1H30 – le suivant ne fut pas des plus productifs – je ne suis pas parvenue au terme de mes 2h d’écriture…
A cela, je peux noter plusieurs erreurs : celle, comme dit plus haut, de ne pas avoir cherché à me discipliner plus tôt malgré tout – alors que la matinée m’est généralement plus profitable à l’écriture – mais également de ne pas avoir cherché à me discipliner tout court, ne surveillant même pas de près le temps que je pouvais consacrer à mon activité – ce dernier, trop entrecoupé de diverses activités.
Plus terrible encore, était le problème de la distraction, nourrie par un profond besoin de ne pas me retrouver seule face à la page blanche. Sans que je ne puisse davantage l’expliquer, je me trouvais paralysée par la crainte de travailler dans l’ombre, sans le moindre témoin sur mon avancée. Je me sentais si seule – et avec la solitude, viens souvent la vulnérabilité. Je n’ai plus cherché à m’équiper convenablement pour écrire – je ne pensais simplement pas avoir l’équipement nécessaire – et je commençai avec trop peu d’assurance. Comprenez que l’écriture ne pouvait effectivement pas s’accomplir sous de telles conditions.
Mon téléphone demeura ainsi tout près de moi, au cas où une présence se montrerait enfin – rien, pourtant, ne se montra suffisant à me relever de mes craintes. Je scrollais régulièrement sur les réseaux, interrogeais mes amis sur leur situation. L’ironie réside toutefois plutôt dans mon incapacité propre à ne pas chercher ce soutien auprès de vous, sur ma page professionnelle ou ce blog – ce qui aurait été certainement plus sage, à raison de trouver même le plus petit écho chez mon lecteur. Je me sentais si vulnérable – mais également pleine d’orgueil. Je ne pouvais avouer si tôt une telle défaillance.
Finalement, c’est en partageant mes quelques colères sur l’effort de l’écriture, la veille, que je recevais mes premières réactions – celles d’amis et lecteurs soucieux et souhaitant aider. Quel soulagement ! Et quelle force nouvelle ! Laissant mes erreurs au passé, j’ai pris cette matinée présente pour démarrer, cette fois, par l’écriture. Vous devinez la suite : cela a fonctionné.
Le blocage ne consistait donc pas vraiment en ce que je devais me remplir avant d’écrire – mais plutôt que je n’osais tout simplement pas. Je ne dis pas non plus devoir délaisser toutes mes activités ressourçantes pour le seul profit de l’écriture – au contraire, l’écrivain ne pourrait passer une journée sans l’équilibre trouvé dans son temps « libre » qui lui sert d’inspiration et de renouvellement de ses idées. Plutôt, l’ordre de mes priorités doit changer : c’est parce que j’écris que je peux me permettre de lire, faire du puzzle, sortir, etc. – et non pas l’inverse.
Le bilan de ces deux dernières journées ne doit toutefois pas être vu au plus négatif – car si j’ai éprouvé beaucoup de difficultés à me remettre chaque fois au poste, je n’ai pas moins pris beaucoup de plaisir lorsque j’y suis parvenue. J’en tire également de bons apprentissages pour la suite de cette reprise de l’écriture : celui de ne pas me décourager, mais de reconsidérer mes fins.
Comme je l’ai partagé dans mon dernier billet, l’écriture revêt pour moi de la plus haute importante – il me faut donc agir en conséquence, à commencer par me dévêtir moi-même de toute crainte.
Ce sera mon but quant à la suite de mes aventures.
En vous souhaitant une avancée plus encourageante sur vos propres projets et une magnifique semaine sous le soleil.
