
Le défi s’arrête ici, car je tâche de ne jamais travailler le dimanche – non seulement par souci spirituel, engageant ainsi davantage de mon temps pour Dieu, mais aussi par réalité physique, car le corps humain a bien besoin de repos !
Mais avant de le conclure, je vous propose un bilan des derniers jours de ce défi.
Jour 4 – 2h30 d’écriture
Cette quatrième journée d’écriture a particulièrement détonné des précédentes, si l’on considère que je n’ai plus cherché à procrastiner – et encore heureux ! Je m’installai donc à mon poste dès mon temps de méditation passé, d’abord pour vous écrire, puis pour me pencher sur mon projet L’Oiseau en cage. L’après-midi, j’en profitais plutôt pour revoir des visages.
Je n’ai peut-être pas tout à fait rempli mon objectif, mais j’ai bel et bien été remplie de satisfaction : enfin, j’affrontais l’écriture sans craintes ! Je n’ai pas non plus beaucoup lu, n’en ayant pas eu beaucoup de temps à y consacrer, mais je ne m’en formalisais pas trop – j’avais suffisamment lu les derniers jours pour me permettre un tel assouplissement du défi.
Ce fut le début aussi de l’accompagnement que me proposait une de mes lectrices, afin que je ne me sente pas trop seule dans mon travail. Son rôle ne consiste en soi à pas grand chose – seulement à écouter mon rapport chaque soir – mais ne m’est pas moins précieux. Je sais pouvoir compter sur une oreille lorsque des blocages surviennent, dus à des indécisions ou de petits coups de mou.
A la fin, je n’avais vraiment plus qu’une hâte : de poursuivre ce beau travail le jour suivant.
Jour 5 – 3h d’écriture
Cette journée a sûrement été celle le plus à succès – car je remplis tout mon quota d’heures.
Il ne restait, en ce qui concerne L’Oiseau en cage, que quelques pages de réécriture à effectuer pour clore la première partie de mon roman – ce fut la première chose accomplie. Et quel soulagement ! Je ne pouvais toutefois continuer sans le travail de mon bêta-lecteur sur la suite – et pour cela,, il faudra sûrement m’armer de patience.
Je ne pouvais pas non plus me rassasier de cette petite victoire, surtout que la journée n’était pas terminée ! Deux solutions s’offraient donc à moi : poursuivre ce foutu premier jet du second tome de ma trilogie L‘Héritage d’un monde ou revenir au premier tome que ma fidèle lectrice avait soigneusement lu et proposé un avis. Ces deux solutions étaient tout aussi attirantes et, heureusement, non pas incompatibles. Je pense donc pouvoir travailler, ces prochaines semaines, au fil de mon envie et de mes idées, jonglant sur ces deux tomes.
Trois heures d’écriture paraissent peu, mais peuvent épuiser à la longue – je ne connais pas un écrivain qui écrirait à longueur de journée sans en devenir fou à lier. Il me faut donc trouver le moyen de reposer mon esprit de l’exercice même, tout en poursuivant quelques réflexions sur le sujet. Le puzzle m’y aide particulièrement.
Je suis de ces esprits qui ont besoin d’un environnement propice pour réfléchir – en cela, je suis assez maniaque d’un environnement propre et ordonné. Si mes idées sont trop confuses, rien de mieux qu’un bon nettoyage pour les démêler. Le puzzle agit de même : non seulement il a la faculté de me détendre, mais le geste inconscient de remettre les pièces en ordre révèle aussi les pensées enfouis par le quotidien. Il est évidemment facile d’en abuser – tout, à trop s’en donner, peut se transformer en distraction – mais c’est un outil dont j’aime pourvoir disposer de temps à autres, notamment lorsque j’ai assez de dispositions.
Lorsque des tracas accaparent mon esprit, il m’est aussi possible – pour ne pas dire essentiel – de me composer un environnement confortable et choyant. C’est un moyen de dire à l’écrivain, « écris donc, car tout va bien ». En ces journées où le souci et les manques ont tendance à me peser et me décourager de l’écriture, je dois pouvoir faire de l’écriture un lieu de repos et de bien-être. La musique classique, c’est bien connu, a la vertu de détendre l’esprit à raison de l’apprécier. Il en va de même pour un carré de chocolat ou des excitants comme le thé tout comme le calmant de tisanes. Il serait dommage de s’interdire d’un tel luxe – encore une fois, sans chercher à en abuser.
Jour 6 – 3h30 d’écriture
Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne crois pas avoir accompli même 1h30 d’écriture, ce jour-là. Il ne m’est en effet pas acquis de parvenir à travailler dans un espace où ma propre famille ne tend pas vers le même effort – et il devient facile de s’en excuser pour soi-même.
Toutefois, revenons quelque peu à ce premier tome de L’Héritage d’un monde – qui, vous le devinez, a porté mon dévolu. Après avoir été déconnectée trop longtemps de l’aventure de mes personnages, je ne pouvais penser reprendre le deuxième sans beaucoup de complications – il me fallait d’abord reconnecter avec mes personnages et leur identité.
Et quel joie ! Je retrouvai quelque chose qui m’était cher, tout en profitant de polir un texte toujours trop peu parfait. En cela, je suis reconnaissante : ces derniers mois à affronter pour la première fois un réel travail sur mon style ont été fructueux – je discerne désormais mieux les erreurs de ma plume. Comme vous le savez également, j’ai toujours apprécié la réécriture – peut-être à tort, d’ailleurs – et déprécie fortement le point final. Paradoxalement, cela me rassure de savoir que mon roman « nécessite toujours de moi » – que le travail de perfection ne se terminera jamais tout à fait.
Je me rappelle de la difficulté passée à réécrire tous mes textes – je ne savais simplement plus où donner de la tête, ni comment résoudre ce qui me dérangeait ! Aujourd’hui, je me trouve bien mieux équipée, quoiqu’encore partiellement. Une nouvelle étape a été franchie, assurant mon pas pour la suite.
De ce fait, je me suis jamais sentie aussi prête à poursuivre l’écriture cet été, à mon niveau. Il y a encore beaucoup à faire et le temps me presse – mais je veux prendre ce temps, ne rien presser, et continuer à affiner ma réflexion et mon esprit critique sur mon travail.
Je ne peux pas garantir d’y parvenir – il y aura sûrement beaucoup de relâchement ou de découragement, face à l’ampleur du travail. Mais je veux pouvoir avancer avec confiance, même en terrain encore trop peu connu – plus encore, je sais ne pas accomplir cet effort seule, entouré que je suis de lecteurs, mais aussi habitée par un puissant Esprit. A cette question formulée dans mon dernier billet, « par où commence ton Royaume, Seigneur ? », je sais obtenir une réponse sûre – l’écriture y participera.
