
Pardon, j’étais occupée à vivre.
C’est souvent ce que je me surprend à répondre aux pensées de culpabilité qui me saisissent lorsque je mets de côté l’écriture.
Depuis quelques mois, des obstacles intérieurs m’empêchent d’avancer. Je me rends compte que je n’ai pas encore toutes les clés en main pour ouvrir les portes de mon futur – mais aussi pour le futur de tous mes projets. Alors, comme on m’a si bien appris à le faire, je décide de ne plus avancer – simplement, de m’arrêter.
Détrompez-vous, cela ne signifie pas non plus le contraire… je ne recule pas, j’avance, mais plus lentement. La lenteur n’est pas aussi ennemie qu’on cherche à le croire.
Puis, lorsque je retourne à mes romans, je me sens habitée d’une nouvelle force – ou plutôt, d’un nouveau moi. Mon regard se fait plus perçant, mon esprit plus discernant. Je prends alors conscience de ce qui m’échappait auparavant – une clé hors pair pour travailler correctement la profondeur de la personnalité de ses personnages et de ses intrigues. Comme moi, ma plume mâture.
Je ne perds pas mon temps – je vis, simplement. Je prends ce temps, non pas vraiment pour écrire et avancer mes romans, mais écrire de ces nouveaux pans de ma vie. Les mots imprègnent mes pensées, s’emmêlent et se démêlent. Ils coulent de mon esprit pour imprégner à son tour ma plume. J’écris, de rage comme de désespoir. De courage comme de peur. De joie comme de peine. Je vis.
Apprendre à se connaître fait partie de cette aventure de la vie. Apprendre à se connaître, comme vu dans mon dernier article, est un essentiel à toute épreuve. Ce n’est pas parfait – ce ne sera peut-être jamais tout à fait clair. Mais c’est là, à la portée de qui veut bien s’en saisir et lutter le bon combat.
J’étais occupée à vivre. Je le suis encore aujourd’hui – qu’importe le temps que cela prendra. Oui, je pourrais faire tellement plus, tellement plus vite. Mais ma raison m’en dit d’en faire autre chose, de ce temps – quelque chose de tellement plus précieux, tant pour moi que pour tous mes projets. Car, après tout, mes romans ne parlent-ils pas de moi ? Alors je veux qu’ils parlent des plus fidèlement.
Pardon – car la pause d’une relation n’est jamais sans sacrifices. Mais c’est aussi parfois le meilleur moyen de se rapprocher plus tard.
Je reviens à toi, chère plume – lorsque le temps sera le bon. Lorsque toutes les clefs seront entre mes mains pour ouvrir les portes aux suivants.

Une réflexion sur “Billet #4 – occupée à vivre”