La Plume Messagère

Je suis frustrée.

Parce qu’il y a des jours avec et il y a des jours sans.

Je suis frustrée.

Parce que lorsque l’envie est là, la vie nous rappelle vite à l’ordre, implacable.

Je suis frustrée.

Parce que vouloir le bien est à ma portée, mais non l’accomplir. Je ne fais pas le bien que je veux, mais le mal que je ne veux pas.

Ces conflits existeront toujours – imprégneront ma vie et ma plume. Je ne peux pas faire sans. Il y a deux natures en nous, qui se font la guerre, constamment. Laquelle jaillira victorieuse, aujourd’hui ?

Et si la vie n’était faite que de contrastes, de paradoxes ?

J’ai appris récemment qu’il n’y a pas de pensée sans cœur. Il n’y a pas non plus de cœur sans pensées. Raison et sentiments doivent fonctionner main dans la main – et c’est de cette heureuse union que pourra germer le contentement.

Un célèbre Comte a dit : « Il n’y a ni bonheur ni malheur en ce monde, il y a la comparaison d’un été à un autre, voilà tout. Celui-là seul qui a éprouvé l’extrême infortune est apte à ressentir l’extrême félicité.

Il n’y a pas de pluie sans le soleil. Et de la pluie et du soleil apparaît la plus belle des promesses : un arc de couleurs et d’éclat dans un ciel opaque.

Alors pourquoi se lamenter des mauvais jours ? Pourquoi viser seulement les bons jours ? Mauvais et bons jours ont ce secret connus d’eux seuls : ce sont eux qui me forment et me perfectionnent.

Il y a des bons jours pour écrire. Il y aussi des mauvais jours pour écrire. Des jours pour écrire avec la main, d’autres pour écrire avec la tête. D’autres encore pour penser une histoire – et d’autres pour être pensé. Des jours où l’on écrit une histoire – d’autres où on laisse la nôtre s’écrire.

Je ne veux pas être fâchée de ces choses. Je veux accueillir ces jours tels qu’ils me viennent.