
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Victor Hugo, « Demain, dès l’aube »
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Chère amie,
Je te demande pardon. Pardon d’avoir manqué à ma parole – pardon, plus encore, d’avoir tenté une réconciliation, mais de ne pas m’y être tenue.
Pardon pour ton foyer vide, où j’ai laissé tes flammes s’étouffer sous la cendre – la cendre de mes rêves. Pour ces heures vides où je t’ai laissée, désireuse que je te saisisse, mais incapable.
Pardon d’avoir tourné le regard ailleurs, car cela me semblait le plus confortable. Pardon, d’avoir eu peur de prendre des risques pour sauver notre union.
Tous les torts sont les miens, je le reconnais – mais entends que cela était aussi nécessaire. S’éloigner de toi, pour mieux te retrouver. T’ignorer un temps, pour mieux comprendre la nécessité.
Indéniablement, tu as une place irrévocable dans ma vie.
Je ne peux pas promettre de retourner à toi de si tôt, quoique l’envie ne me manque pas. Il y a encore beaucoup d’obstacles sur le chemin – beaucoup à faire avant l’heure des retrouvailles. Mais ces retrouvailles, je le promets, seront riches en joie et en succès.
Alors, attends-moi, simplement.
Il n’y aura plus de tombes ou déposer ses fleurs fanées. Je te veux vivante, comme je suis devenue moi-même bien vivante. Je te veux également grandir, même si cela doit prendre du temps – pour ne pas dire une vie entière.
Devant toi, je reformule ma promesse, mon engagement : pour le meilleur ou pour le pire, j’accepte de vivre cette aventure avec toi.
Pour chanter la vérité. Pour réchauffer les cœurs à une mélodie bien connue. Pour délivrer les âmes captives. Pour inspirer les défunts rêveurs.
Ce rêve d’antan, il est temps de le reconstruire – d’honorer nos premiers amours, de conduire nos projets les plus fous.
Car sans toi, tout serait vain. Sans toi, il n’y aurait rien.
Chère écriture, es-tu prête pour cette nouvelle aventure ? Moi, oui.
Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la montagne, partons. Par delà les forêts, par delà les montagnes, poursuivons le rêve – de l’éternité.
