Moi, écrivain

• DÉFI SABLIER #1 •

Si l’on fouille un peu autour de nous, dans des livres et internet, il est possible de retrouver différents avis sur ce qu’est un écrivain. Ces avis, généralement, varient et dérivent. Pourtant, il y a bien un point commun : il n’existe pas qu’une catégorie d’écrivain.

Il est étonnant le nombre d’auteurs qui, à la demande de conseils, vont commencer par traiter l’intrigue ou de simples conseils de préparation. Pour ma part, je pense qu’il est important de s’arrêter tout d’abord sur un point qui échappe à beaucoup : moi, écrivain.

Cela fait maintenant six bonnes années que je m’implique plus concrètement dans l’écriture. Et il n’y a qu’après un certain blocage, il y a quelques mois, que je me suis vraiment remis en question. Qui suis-je, pour écrire et créer ? Qui suis-je pour partager au monde ce qui sont, pour moi, de bien trop pauvres écrits ? Ai-je vraiment une place dans ce vaste monde qu’est l’écriture ?

Vous ne serez sûrement pas d’accord avec moi, mais je pense que l’écriture est un don. Quelqu’un peut très bien narrer un récit tandis qu’un autre est meilleur à tripoter un ordinateur. Nous sommes faits ainsi : avec des dons. Pour cela, j’en suis sûre, nous en avons tous. Mais tous, nous ne pouvons pas être écrivains. C’est vrai, après tout ! S’il n’y avait plus de boulanger, qui ferait le pain ? Si nous étions tous écrivains, comment vivrions-nous ? Mais alors, qui peut écrire ? Mais alors, ai-je le droit de m’appeler écrivaine ? Comment savoir ?

Bien sûr, je ne vais pas faire toute une dissertation sur le don et l’écrivain. Personne n’est obligé d’y croire. Mais il y a une chose pour laquelle, je pense, nous sommes tous en accord : si vous voulez écrire, il faut travailler. Et cela, peut-être plus de dix ans un même projet.

Écrire est loin d’être aussi facile que ce que l’on imagine. Il faut grandir (et pas seulement physiquement) pour atteindre un niveau satisfaisant. Et pour cela, il faut apprendre à se connaître.

Durant les prochains segments à suivre, c’est ce sur quoi j’aimerais que l’on se penche. Nous sommes tous différents dans notre société, c’est ce qui fait notre richesse. Tous comme les lecteurs sont différents, il faut qu’ils puissent avoir accès à tous les goûts. Avant le découragement, rappelez-vous une chose : des personnes n’aimeront pas votre livre. C’est une vérité qu’il vous faut saisir et non écarter. Mais, consolation : beaucoup vous rapporteront qu’ils ont vraiment aimé.

Il existe plusieurs types d’écrivains que l’on peut ranger dans une catégorie. Évidemment, comme pour les mouvements littéraires, nous n’aimons pas être « rangés » dans quelque catégorie que ce soit. Aussi est-ce inutile de prendre tout du pied à la lettre. Cependant, je pense qu’il est intéressant de s’y pencher chacun personnellement dans le but de s’interroger sur nos qualités et défauts dans le cadre de l’écriture.

Pour cela, dressons six types d’écrivains. Deux d’entre eux sont davantage sur une question pratique tandis que deux autres appliquent la personnalité et les derniers sur les motivations.

L’écrivain de l’imaginaire VS l’écrivain des mots

L’écrivain de l’imaginaire est une personne débordante d’imaginations, toujours plein d’idées dans la tête. Parfois même, il y en a trop ! Le plus dur : trier ces idées. C’est d’ailleurs ce qui donne, généralement, les gros pavés bourrés de péripéties. Impossible de boucler une série, les tomes s’enchaînent. Et même, quelle fin choisir ? Trop de possibilités… Décrire les choses poétiquement n’est d’ailleurs pas son genre. C’est difficile, parce qu’il y a trop d’informations, trop de scènes. Les commentaires qu’il peut recevoir : « Beaucoup d’idées, c’est génial ! Mais l’intrigue est mal construite, elle navigue trop entre des scènes tout à fait inutiles à son avancement… Un style très simple, mais qui a le mérite d’être à la portée de tous. »

L’écrivain des mots, ce qui l’amuse, c’est de jouer avec les mots. Hop ! Si l’on en inventait un ? Si l’on en retournait un ? Et si l’on en remplaçait un par une phrase beaucoup plus complexe avec des sous-entendus et des sonorités poétiques ? Ooooh, des images ! Il faut en utiliser ! Et tout décrire. Il FAUT dire que le personnage se répète, avec un différent vocabulaire. Là… L’ombre d’une bougie qui se dandine sur le mur. C’est parfait. Des idées ? Elles sont géniales ! Mais attends… Qu’est-ce que je mets entre le début et la fin ? Le commentaire auquel il pourrait s’attendre : « De bonnes idées, mais le lecteur est beaucoup trop laissé à sa faim. N’hésite pas à étoffer l’intrigue. Et puis, beaucoup de maladresses ! Qu’est-ce que ça veut dire, toutes ces phrases ? Tu sais parfaitement construire ton intrigue, en revanche. Tes personnages également. Il y a de la bonne volonté, mais c’est dur de tout comprendre. »

L’écrivain émotif VS l’écrivain relâché

L’émotif, comme vous vous en doutez, va énormément jouer et exprimer les émotions. Parfois même trop… C’est lassant, on a compris sa douleur, enfin ! Il veut faire pleurer son lecteur, mais aussi le faire sourire ! Happy Ending, Sad Ending, qu’importe, c’est pour une bonne raison.

L’écrivain relâché, ne va que peu exprimer les émotions. Lui, il n’en a rien à faire, à vrai dire. Tout ce qu’il veut, c’est raconter une histoire. Il peut, sinon, jouer sur l’humour. Ah oui, faire rire et ne pas du tout être sérieux, il adore ! Voire, il va tuer des personnages juste pour le fun…

Écrire pour dire VS écrire pour écrire

Celui qui écrit pour dire est ce que l’on pourrait appeler un « écrivain engagé ». Il a besoin de parler, donner un avis, des raisons à ses lecteurs. Il va faire beaucoup de recherches pour toucher au plus vrai. Le lecteur, après l’avoir lu, aura la satisfaction d’avoir appris quelque chose et donc conclure que la lecture n’était pas vaine.

Si l’on écrit simplement pour écrire, ce n’est pas pour partager quelques messages, mais avoir la volonté de faire rêver notre lecteur. À travers notre récit, ce dernier va pouvoir s’échapper quelques instants de notre société trop stressante, lui permettre de souffler. Il écrit également exclusivement pour lui, son propre plaisir de créer et imaginer. Parfois même, une grande de ses motivations est l’argent.

En conclusion, voilà un peu les sujets sur lesquels je me focaliserai dans cette « boîte » d’articles. Apprendre à s’écouter, à voir et comprendre ses limites, à accepter l’écrivain que l’on est pour ne plus se comparer aux autres.

Veillez, avant toute chose, même l’écriture, à prendre soin de vous.

Bonne continuation et à la prochaine !


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